Ce lundi 24 avril 2023, les associations Animaux en Péril, Le Rêve d’Aby et Au Bonheur Animal sont intervenues à Sambreville pour saisir cinq équidés sur demande de l’Unité Bien-Etre animal de la Région wallonne. Dans un état sanitaire déplorable et affamés, deux chevaux et trois poneys étaient totalement livrés à eux-mêmes.
C’est suite à une plainte que la police locale s’est rendue sur le lieu de détention des animaux ce lundi en fin de journée et a découvert un bien triste spectacle. L’état physique des cinq équidés est désastreux, ils sont tous extrêmement maigres. Dans un geste de bienveillance, les deux agents de police disséminent sur le terrain désertique un ballot de foin trouvé à quelques mètres de la prairie. Pour une raison inconnue, la nourriture n’est plus distribuée aux équidés qui meurent littéralement de faim. Dans l’heure, la décision de saisie tombe et les refuges Animaux en Péril, Le Rêve d’Aby et Au Bonheur Animal sont contactés pour prendre en charge les victimes.
Des animaux à l’abandon
Arrivées sur place en début de soirée, les équipes des associations constatent l’urgence de la situation. Les animaux déambulent sur une parcelle boueuse sans avoir de quoi s’alimenter. Le manque cruel de nourriture s’affiche sur le corps des équidés, ils ont les os saillants et semblent apathiques. La propriétaire des animaux est incohérente dans son discours et explique pourtant satisfaire aux besoins de ses équidés qui ont accès à une tente pour se protéger des intempéries. Très vite, les agents de police rectifient : la tente a été montée deux semaines auparavant, les chevaux ont donc passé l’hiver en extérieur à la merci de la météo.
Un rapide coup d’oeil permet également aux soigneurs professionnels des refuges de détecter une invasion de poux dans la robe des animaux et des soins dentaires totalement négligés.
Un état de santé catastrophique
La situation est critique pour un poney qui souffre de malnutrition sévère et d’absence de soins. Le poney est qualifié de cachectique (fonte des graisses et des muscles) et reste couché à l’approche des soigneurs professionnels et des bénévoles. Les carences alimentaires ont affaibli le corps du petit équidé; il est totalement incapable de tenir sur ses membres. Les intervenants s’accordent alors pour soulever le poney avec une couverture et le porter jusqu’aux véhicules des refuges. Pas à pas, le petit martyr est ainsi emmené et déposé délicatement dans un van, sur une épaisse couche de paille. Après un trajet sans encombre, la manoeuvre délicate reprend : le poney est porté vers l’écurie de soins et placé dans un box de quarantaine où l’attendent lampes chauffantes, couvertures, eau et foin.
Pour les autres équidés, le constat reste alarmant : les chevaux semblent épuisés de tenir debout, ils sont tous cachectiques. Les traces de diarrhées évidentes témoignent également d’une invasion de parasites internes.
Les intervenants ont pris les plus grandes précautions et ont embarqué en toute sécurité les animaux qui n’ont montré aucun signe de résistance au moment de monter dans les vans des associations.
Un poney n’a pas survécu
Les rescapés sont arrivés dans les différents sanctuaires en soirée et ont été confortablement installés dans des boxes de quarantaine. Ils entament ainsi un protocole de soins qui s’annonce particulièrement long au regard de leur état physique. Les rapports vétérinaires confirment que les équidés sont tous dans un état de maigreur important. Tous sont infestés de parasites et affichent un score corporel qui ne dépasse pas 1,5/5.
Pour le poney le plus mal en point, le pronostic vital est engagé. Après le passage d’un vétérinaire pour lui administrer un cocktail médicamenteux et vitaminé afin de soutenir son organisme, le poney s’est finalement endormi dans le foin. La nuit de veille a été longue pour les bénévoles qui se sont relayés pour tenir compagnie à l’animal et lui porter assistance. Malgré les efforts déployés par les associations, le coeur du poney s’est arrêté de battre à cinq heures du matin, sous le regard impuissant des équipes des refuges. Pour la vétérinaire spécialisée dans les équidés Pauline Michiels, le diagnostic est sans appel « Ce poulain, âgé de trois ans maximum, est mort de faim. Il ne souffrait d’aucune autre pathologie sous-jacente ou de malformation. »
Pour les survivants, le rapport vétérinaire reste accablant : les animaux sont affamés, les pieds et dents ne sont pas entretenus et des blessures non soignées sont infectées. La convalescence des équidés s’annonce longue, mais les animaux sont enfin en sécurité et sous la protection des associations Animaux en Péril, Le Rêve d’Aby et Au Bonheur Animal.
Et après ?
Animaux en Péril, Le Rêve d’Aby et Au Bonheur Animal se constitueront partie civile contre la propriétaire des équidés afin que cette dernière réponde de ses actes devant la justice. La propriétaire risque une amende pouvant atteindre 10 millions d’euros et une peine d’emprisonnement allant jusqu’à 15 ans. Les associations espèrent également que la propriétaire se verra retirer l’autorisation de détenir des animaux.
Source: CP