Levino Di Placido, l'actuel sindaco (bourgmestre) de Pennapiedimonte dans la Province des Abruzzes en Italie, est bloqué depuis le 12 mars dernier en Belgique. Une situation dont il se serait bien passé, au vu des événements tragiques qui se déroulent depuis quelques semaines, du côté transalpin.
Plus de retour avant le 1er mai
"Comme tous les mois, je reviens une semaine dans la région de Charleroi, pour voir mes proches et mes amis. Je suis arrivé au début du mois de mars et je devais repartir en avion quelques jours plus tard. Mais après un premier vol annulé, la compagnie aérienne m'a proposé de repartir le 15, puis le 22, mais avec à chaque fois la même issue, l'annulation pure et simple du vol. Désormais, je suis contraint de rester ici, au moins jusqu'au 1er mai", nous dit Levino Di Placido.
"Je râle de ne pas être auprès de mes concitoyens"
Pourtant et malgré l'extrême gravité des événements qui se déroulent en Italie, c'est auprès de sa population que l'ancien Ambassadeur honoraire des Abruzzes en Belgique, voudrait être.
"Je vis les choses à distance avec un énorme sentiment d'inquiétude. Dans ma région, il y a actuellement 946 personnes qui sont porteuses du Coronavirus, sur 5000 cas testés. Il y a déjà 63 morts, sur un territoire dont la superficie est égale à la Belgique, mais où la population est dix fois moins nombreuse. Proportionnellement, c'est énorme ! C'est pourquoi, je voudrais absolument être à côté de mes citoyens, afin de pouvoir les aider, dans ces moments difficiles. Cela dit, je suis en contact permanent avec mes collaborateurs, qui gèrent très bien la situation", indique Levino Di Placido.
Un village coupé du monde
Avec un peu plus de 400 âmes, le village de Pennapiemonte compte actuellement deux habitants confinés à leur domicile, des personnes qui sont dernièrement revenus du nord de l'Italie. Et c'est donc depuis Charleroi, que Levino Di Placido doit gérer la vie de ses concitoyens.
"Dans le village, il n' y a qu'un bar (qui est fermé) et une petite boutique qui vend notamment des cigarettes, des boissons ou encore des journaux. Il n'y a donc pas de boucherie, ni de marchand de fruits. Mais depuis quelques jours, le gouvernement italien a interdit tous les déplacements en dehors de sa commune, dès lors, il est impossible d'acheter des vivres, que la population a l'habitude d'aller chercher dans les villages avoisinants. Tout ça est donc difficile à gérer depuis Charleroi, mais heureusement que la solidarité a pris le dessus au sein de la population".
"Restez chez vous"
Des mesures de confinement strictes, qui ne sont pas encore d'application chez nous, mais selon Levino Di Placido, il serait temps de passer à la vitesse supérieure en Belgique.
"Il faut absolument durcir les choses, avant que cela ne tourne à la catastrophe comme en Italie. Nous avons deux ennemis : le virus et l'ignorance des gens. Sans nouvelles mesures, nous allons droit dans le mur. Par ailleurs, je demande à tout le monde de rester absolument chez soi. Il en va de notre santé et il n'y a que comme ça, qu'on s'en sortira".