Dans cette crise du Covid, l’une des armes essentielles prônées par les épidémiologistes, c’est le tracing. Les personnes suspectées positives au coronavirus et celles qu’elles ont fréquentées sont contactées par un call center. Pour les prévenir et répondre à leurs questions. Mais on n’arrive pas toujours à les joindre par téléphone. Des équipes de terrain sont donc envoyées chez elles. Des équipes constituées par les mutuelles. Chez nous, il s’agit de Solidaris et de la Mutualité Chrétienne. Nous avons pu suivre une de ces équipes en exclusivité.
Deux volontaires des Mutuelles descendent sur le terrain
Chaque matin, les équipe de terrain de tracing découvrent les adresses où elles doivent se rendre. Chez des personnes suspectées d’être atteintes du Covid ou d’en avoir côtoyé. Des personnes qu’on n’a pas pu joindre par téléphone.
« On en sait jamais chez qui on va, à qui on va avoir à faire, explique Valérie Wileur-Du Bois, agent de terrain Tracing Covid. Et la personne peut parfois être étonnée de la démarche qu’on fait. »
« On a des personnes qui répondent facilement, complète Nathalie Bercy, sa collègue, qui sont accueillantes, qui sont contentes qu’on vient les voir. Puis y’a des personnes qui ne sont pas d’accord du tout et qui referment la porte. Voilà, on verra. »
Un travail qui se construit au jour le jour
Pas de chance. Chez cette personne, c’est porte de bois. Et les agents apprennent par téléphone que c’est en fait une femme âgée qui est en maison de repos depuis décembre. Mais les agents de terrain n’avaient pas reçu l’info.
« Tout a été très vite, explique Valérie Wileur-Du Bois, agent de terrain Tracing Covid . Et au fur et à mesure, avec ce qu’on a pu constater sur le terrain, on fait remonter à nos coordinateurs et coordinatrices, ce qui ne va pas. Et comme ça, ils peuvent faire le nécessaire à ce niveau-là. Donc vraiment, notre rôle et notre démarche première, c’est de sensibiliser les personnes que nous rencontrons, leur faire ressentir qu’ils ont aussi leur rôle à jouer pour essayer d’enrayer cette épidémie.»
« Au début, ça a été un peu le stress, admet Nathalie Bercy. Ils ont même pensé à faire appel à des intérimaires. Mais finalement, les chiffres du Covid diminuent (et c’est une bonne nouvelle). Donc nous sommes actuellement en suffisance. »
Les deux agents ne se sentent pas vraiment stressées par le fait de rencontrer des personnes qui pourraient être contaminées. Elles insistent sur le fait qu’elles ont tout le matériel de protection et de désinfection possible.
« Notre rôle, c’est conscientiser, informer et rassurer »
Pour leur tournée de ce jour, ça se passera mieux à la deuxième adresse. Chez une dame qui a été testée positive au Covid 19. Une personne qui les accueille avec un grand intérêt.
« Elle m’a fait très bonne impression, se réjouit Valérie Wileur-Du Bois. C’est une dame très ouverte. Elle a répondu à nos questions sans problèmes et est consciente de toutes les précaution s et préventions à prendre pour elle, sa famille et ses enfants. »
« Je trouvais ça très instructif, enchaîne la dame. Ca fait du bien d’avoir des contacts avec des gens qui s’y connaissent. Parce que, finalement, ce n’est pas facile d’avoir des informations, autrement que par le net. On n’a de contrats avec personne, donc ça fait du bien. »
Volontaires. Simplement pour se rendre utile
Et les équipe de terrain de trading sont constituées de volontaires issus des mutuelles. Les deux que nous avons rencontré sont particulièrement motivées.
« Comme beaucoup de gens dans la population se sont portés volontaires pour faire des masques, par exemple, moi, avec mes moyens est mes disponibilités, j’ai voulu faire quelque chose à mon niveau. », explique Valérie Wileur-Du Bois.
« Moi, je suis infirmière, affirme quant à elle Nathalie Bercy. J’ai une formation qui collait à la situation. Donc je me suis dit que j’étais à ma place. »
Une place qui na’a peut-être pas l’air enviable pour tout le monde, mais qui est indispensable pour interrompre la chaîne de contamination.