
L'annonce par la direction de Cora de son intention de cesser l'activité de ses sept hypermarchés et de ses services support début 2026, est une "vraie catastrophe", a réagi la CNE Commerce.
"Les travailleurs s'attendaient à une annonce négative mais pas à ce point-là! L'entièreté des travailleurs est mise à la porte", fustige Danny Dubois, secrétaire permanent pour la région de Charleroi. Certains magasins ont décidé de fermer leurs portes.
"Les travailleurs sont sous le choc d'autant qu'ils avaient fait de nombreux efforts durant les trois plans de redressement préalables (2014, 2017 et 2023)", situe le syndicat chrétien. "Ils s'attendaient à une reprise par une autre enseigne, un rachat de la marque ou une réduction de la taille des hypermarchés, mais pas à une fermeture", explique le représentant des travailleurs.
Pour la CNE, la fin annoncée des Cora est liée à l'échec des différents plans commerciaux de la direction.
Pour justifier sa décision, l'entreprise a notamment mis en avant la problématique de la concurrence entre les différentes commissions paritaires du secteur. "Cependant, elle n'a jamais rien fait pour l'éviter", déplore le syndicat.
"Depuis des années, les actionnaires du groupe accumulent loyers et profits au sein de la société immobilière. Après avoir vendu le groupe par morceaux, il vend désormais celui-ci en laissant les pertes pour les travailleurs de Cora", assène l'organisation syndicale.
Les négociations du plan de licenciement collectif, dans le cadre de la loi Renault, démarreront prochainement. "Les travailleurs souhaitent partir avec les indemnités les plus dignes possibles, surtout que la majorité des travailleurs et travailleuses ont donné plus de 20 ans de leur vie pour la prospérité de cette entreprise", souligne Elisabeth Lovecchio, permanente CNE.
"Que vont devenir les travailleurs?", se demande son collègue Danny Dubois, alors que les places sont devenues chères et rares dans le secteur de la distribution, à l'entendre. "Le délai est court car 2026, on y est..."
A cela s'ajoute le contexte politique avec un gouvernement fédéral Arizona qui a annulé toutes les possibilités de négociation en cas de restructuration massive, constate-t-il. "Les possibilités de prépension (RCC) avec un complément payé par l'entreprise n'existent plus tandis que le chômage est désormais limité dans le temps à deux ans", regrette le secrétaire permanent carolo.
La direction de Cora a avancé le modèle de l'hypermarché, où tous les achats, alimentaires comme non-alimentaires, peuvent se faire en un seul et même endroit, comme étant dépassé. Danny Dubois pointe plutôt "la démultiplication des zonings commerciaux, sans pouvoir d'achat supplémentaire pour les consommateurs".
Au Corade Châtelineau, les regards étaient en tous les cas assez incrédules mardi matin à l'issue du conseil d'entreprise extraordinaire lorsque l'ensemble du personnel a été convoqué, par micro interposé, dans la réserve du magasin. Le mot "grève" a directement surgi parmi certains travailleurs.
"Ne prenons pas comme une grève la fermeture éventuelle de certains magasins", demande Danny Dubois, appelant à comprendre l'émotion du personnel.
Plusieurs magasins ont finalement fermé leurs portes après les assemblées générales des travailleurs organisées dans l'ensemble des sept hypermarchés, "le temps d'accuser le coup". Ce n'était pas le cas à Châtelineau où l'activité se poursuivait presque normalement mardi.
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