La maison d'édition carolo Kennes, basée à Loverval est actuellement en PRJ (procédure de réorganisation judiciaire). Une procédure qui offre une seconde chance aux entreprises en difficulté, afin de leur permettre de poursuivre leurs activités, de conserver des emplois et d'éviter la faillite. Les éditions Kennes sont en difficulté depuis mars 2020 et le premier confinement et en raison d'une baisse importante du chiffre d'affaires du secteur des romans jeunesse depuis deux ans.
Fondée il y a un peu plus de 10 ans, la maison d’édition Kennes est actuellement au coeur d’un plan de sauvetage de son activité. Spécialisée dans la bande dessinée et le roman jeunesse, la petite entreprise carolo a pourtant connu de très belles années en se faisant une place solide dans le vaste marché de l’édition. Mais c’est en 2020 que tout s’est compliqué.
"Tout allait vraiment bien, chaque année nous étions un peu plus dans le développement avec les ressources accumulées. Et c'est en mars 2020 avec le premier confinement que nous avons eu le premier coup. Et à partir de ce moment là, le marché du livre a aussi changé et nos réactions n'ont pas forcément été adaptées. Ce qui fait que nous avons perdu nos repères et que nous en sommes aujourd'hui à cette situation compliquée", explique Dimitri Kennes.
La situation financière de l’entreprise s’est alors dégradée progressivement. Fin 2020 pourtant, la maison d’édition parisienne Delcourt entrait dans le capital de Kennes Editions à hauteur de 50%, ce qui devait renforcer son activité.
Mais le chiffre d’affaires des romans jeunesse a été divisé par 4 en 2 ans. Et ce sont les mangas qui ont la cote aujourd'hui. Autant d’éléments qui ont fait vaciller les éditions Kennes, avec une chute du capital d’environ 30%. Pour survivre, la maison d’édition basée à Gerpinnes, a dû se séparer de la moitié de son équipe, soit 10 collaborateurs, en 2022.
Un plan de sauvetage et un repositionnement
Kennes Editions se repositionne donc notamment dans les livres de société. L’entreprise au capital d’1,5 million d’€ est actuellement en procédure de réorganisation judiciaire. L’objectif est de trouver de nouveaux partenaires financiers pour relancer l’activité.
"On a été dans le brouillard pendant deux ou trois ans, maintenant il faut qu'on en sorte. Le marché de l'édition est assez difficile mais j'ai l'impression que l'on peut continuer en se réadaptant. Au niveau jeunesse, on s'est reconcentrés sur les valeurs sûres comme Léa et Olivier ou Juliette. Aujourd'hui, on a une marge sur ce secteur jeunesse qui est trop faible pour tenir seuls. Donc on a besoin de partenaires indutriels pour cette partie, comme le goupe Delcourt notamment", ajoute Dimitri Kennes.
L’appel est donc lancé. Les Editions Kennes misent sur ce plan de sauvetage pour aborder l’avenir plus sereinement.
Ch. Baneton
