Les centres de tri de Bpost à Bruxelles et en Wallonie sont actuellement confrontés à une accumulation importante de volumes en raison de la grève qui y est menée, indique mercredi l'entreprise postale. En conséquence, celle-ci doit interrompre les dépôts et enlèvements de produits chez les clients particuliers et entreprises (PME, grosses entreprises), prévient-elle.
La distribution du courrier et des colis est en effet perturbée dans la capitale et le sud du pays en raison de ce mouvement, qui est mené par un nombre de grévistes "très limité", selon Bpost.
Le syndicat socialiste, à l'origine de l'action, dénonce le projet de réorganisation des services. "Cela fait des mois que nous demandons à l'entreprise de discuter d'un nouveau modèle de distribution", pointe Emmanuel Despat, secrétaire régional Luxembourg de la CGSP. "Depuis 23 ans, nous travaillons avec un système obsolète. Nous voulons discuter et trouver une solution adaptée mais l'entreprise nous fait comprendre qu'elle passera en force."
Selon le représentant syndical, les piquets de grève devraient se poursuivre dans les prochains jours. "La situation est grave", insiste-t-il. "Il est temps que l'entreprise se mette à table", alors que, d'après lui, une commission paritaire prévue vendredi dernier a été annulée et déplacée au mardi 4 juillet.
L'entreprise postale, de son côté, explique devoir évoluer pour devenir un acteur global dans la logistique de l'e-commerce, qui plus est dans le contexte actuel, fait d'un nombre de colis qui ne cesse d'augmenter tandis que le volume de courrier est à la baisse.
Dès lors, de manière régulière, elle doit procéder à des réorganisations dans la distribution du courrier, qui sont annoncées et préparées en concertation avec les équipes et les représentants des travailleurs, assure Bpost.
"Une organisation syndicale représentative (la CGSP, NDLR) exige cependant l'arrêt des réorganisations sous leur forme actuelle", déplore l'entreprise. Elle dit entendre les inquiétudes des travailleurs et maintenir le dialogue avec l'ensemble de leurs représentants pour trouver des solutions.
D'après Bpost, certains travailleurs bloquent les sorties du produit (lettres, journaux et paquets), y compris des courriers urgents, tels que résultats et prélèvements médicaux et déclarations fiscales. Une action qui touche les centres de tri bruxellois et wallons ainsi que plusieurs bureaux distributeurs.
"La majeure partie de nos collaborateurs est empêchée de travailler", souligne l'entreprise, affirmant respecter le droit de grève. "Cependant, des piquets bloquants qui prennent en otages travailleurs et clients et mettent en danger la viabilité de l'entreprise constituent une entrave illégale au travail, que la direction ne peut accepter."
Les conséquences de la situation actuelle sont en outre "lourdes", regrette l'entreprise. Les centres de tri sont en effet confrontés à une accumulation importante de volumes. En Wallonie et Bruxelles, Bpost est, en conséquence, obligée d'interrompre les dépôts et enlèvements de produits chez les clients particuliers et entreprises. Cette décision aura aussi un impact en Flandre, avertit-elle.
Bpost "maintient le dialogue social pour trouver des solutions qui garantissent la viabilité de l'entreprise, la pérennité de l'emploi et le bien-être des travailleurs", conclut l'entreprise.
Source: Belga