Le secteur des taxis tire la sonnette d'alarme. Des taxis dans les villes en passant par les nombreuses navettes aéroport et les services de transport de personnes pour les entreprises. Avec la fermeture de BSCA, pour la majorité de ces sociétés, la pandémie de Covid-19 signifie un arrêt total de leurs activités.
« Certains ont quand même dû continuer à travailler, parce qu’il y avait une autre clientèle que l’aéroport, mais ils font généralement ce travail à perte. Le chauffeur ne fait d’ailleurs pas de recette entière, ça ne suffit d’ailleurs pas pour le salaire auquel il a droit. Donc les sociétés qui continuent ne font pas de gros bénéfices. » explique Pierre Steenberghen le Secrétaire général du Groupement national des entreprises de voitures de Taxi et de Location avec chauffeur.
Jusqu’à mercredi, le secteur des taxis faisait face à un double problème. Puisque les autorités obligeaient les entreprises de taxis à fonctionner, elles n'avaient pas droit à une prime de fermeture. Mais depuis ce 1er avril (et ce n’est pas un poisson) les entreprises wallonnes du secteur des taxis pourront bénéficier de l’indemnité de 5.000 €, à condition que l’entreprise soit totalement fermée ou à l’arrêt en conséquence des mesures contre le coronavirus.
Les sociétés de taxis protègent les chauffeurs.
Durant cette période, les taximen sont plus vulnérables surtout qu’ils doivent transporter les travailleurs mais aussi les malades potentiels. Dans certaines sociétés, des mesures ont été prises.
« Ils commencent à équiper les véhicules qui roulent encore avec des parois en plastique pour cloisonner le conducteur. Mais ce qui embêtent les chauffeurs c’est de ne pas avoir accès aux masques ou aux gants, comme les autres métiers à risques. » constate Pierre Steenberghen
Une perte financière énorme
Pour l’instant en Belgique près de 5% de la flotte des taxis sillonnent encore les routes.
« Pour la première quinzaine de mars, la perte est estimée à 18,759 millions d’euros. C’est plus de 90% des chiffres d’affaire des sociétés de taxis » explique Pierre Steenberghen.
La crainte est surtout de pouvoir se relever après la crise, ce qui ne sera pas facile pour les plus petites sociétés.
« Certaines sociétés ne vont pas survivre et faire faillite. Le paysage du secteur ne sera plus le même après la crise du coronavirus. Et je crains que la reprise ne va pas revenir du jour au lendemain. Est-ce que les voyages vont recommencer directement ? On va se retrouver en manque de taxis d’ici 6 mois à mon avis ! » conclut Pierre Steenberghen.
Contactées par nos soins, 3 importantes sociétés de taxis carolos n'ont souhaité s'exprimer sur le sujet.