Ce n'est pas une surprise, lors de la conférence de presse du CNS ce jeud, Sophie Wilmès l'a confirmé: la bulle sociale reste limitée à cinq. Une bulle qui alimente les discussions puisque certains la respectent, d'autres pas. Une mesure qui divise le pays entre les politiques d'un côté, les experts de l'autre.
Fin juillet, alors que le pays subissait les fortes chaleurs, l’annonce de la réduction de la bulle avait été reçue comme une douche froide, une véritable désillusion pour tous les Belges qui avaient respecter toutes les règles depuis le mois de mars.
Les chiffres stagnent mais ce n’est pas pour autant que notre bulle sociale augmente. Elle reste plafonnée à un maximum de cinq personnes. « La bulle avait du sens au démarrage du déconfinement, lorsque l’on voulait absolument limiter les transmissions et protéger les personnes les plus fragiles, explique l’épidémiologiste Yves Coppieters. Maintenant, on se rend compte que la maladie touche surtout les jeunes et donc les personnes qui vont faire peu de complications. Donc c’est clair que cette bulle de cinq n’a plus de sens. Il faut ouvrir cette bulle de cinq voire même la supprimer. »
Comment garder la motivation du citoyen alors qu’il commence à en avoir plus qu’assez de toutes ces restrictions ? L’épidémiologiste a peut-être trouvé la réponse:
« La solution est de trouver un curseur de mesures de prévention et de gestes barrières que nous sommes capables de maintenir dans le temps, c’est-à-dire pendant l’automne et l’hiver, et qui nous permettent de reprendre nos activités sociales, économiques et professionnelles. »
On le voit, on l’entend autour de soi, les gens ne respectent pas vraiment cette bulle de cinq. Pour certains, elle s’est même transformée en montgolfière. La motivation du respect des règles est clairement en chute libre. « Les gens gardent quelques gestes barrières mais commencent à en avoir marre de certaines choses. Cela dure dans le temps et on a l’impression de faire un pas en avant et puis deux pas en arrière », explique un éducateur qui se baladait avec quelques jeunes. Plus loin, une jeune femme qui vit avec sa soeur nous confie que beaucoup de personnes passent chez elle. Sa bulle a donc explosée.
"Il faut relâcher certaines mesures"
Ce concept bien belge qu’est la bulle sociale ne démontre pas scientifiquement les effets bénéfiques pour lutter contrer l’épidémie. « Pour lutter contre une épidémie, c’est un ensemble de stratégies qui va permettre de diminuer les transmissions, explique Yves Coppieters. Par contre, si on veut maintenir cet ensemble dans le temps, il faut quand même relâcher certaines stratégies qui sont trop contraignantes. C’est là que l’équilibre doit se faire. »
Un compromis à la belge dont nous sommes les maîtres en la matière soi-disant n’est pas encore prévu. Bref, pas d’augmentation de cette bulle sociale qui reste donc limitée à cinq personnes extérieures par foyer et ce, jusqu’en octobre.