La motion du PTB sur l’énergie a été adoptée à l’unanimité lors du dernier conseil communal de Charleroi. Concrètement, il s’agit de demander au gouvernement fédéral de plaider pour la mise en place d’un blocage des prix de l'énergie, et de taxer les surprofits de l’ensemble du secteur énergétique.
C’est dans un Hôtel de Ville non chauffé, « pour contribuer à l’effort collectif » selon le bourgmestre Paul Magnette, que s’est déroulé le conseil communal de Charleroi du 26 septembre. Un geste concret qui prend tout son sens puisque la crise énergétique était l’un des points phares du débat lundi soir.
Le PTB ouvre le bal en proposant une motion pour lutter contre les prix de l’énergie.
« Les citoyens et indépendants n’en peuvent plus », déclare Sophie Merckx, conseillère communale (PTB). « Nous voulons lutter contre la flambée des prix de l'énergie. »
Cette motion a donc pour but de relayer les difficultés et les inquiétudes des Carolos, quant au prix de l'énergie, au gouvernement fédéral et de demander :
- la mise en place d'un blocage des prix
- une taxation des surprofits des multinationales de l'énergie.
Cette motion a été amendée par les groupes PS et Ecolo, avec l’accord du PTB, afin d’y apporter quelques précisions.
Charleroi Plus, Ecolo et le PS approuvent !
Cette motion a suscité de nombreuses réactions positives chez les conseillers communaux de Charleroi Plus, et chez les chefs de groupe d’Ecolo et du PS.
« Nous voterons cette motion, nous rejoignons complètement l’avis du PTB. Nous voulons participer à la mise en place de mesures. Nous voterons également les amendements d’Ecolo », indique Jean-Philippe Preumont, conseiller communal et chef de groupe PS.
Du côté de Défi et du MR, les conseillers déclarent se soucier des citoyens et travailleurs, mais émettent des remarques.
« Quel est l’intérêt communal ? Face à la crise énergétique, nous devons exprimer cette solidarité à chaque citoyen et citoyennes et nous regrettons le manque de débat au niveau national. Mais c’est un combat plus large, voire européen, et non pas forcément local. Par exemple, nous n’avons aucune prise sur le gaz. C’est un débat bien plus large, notamment sur notre dépendance énergétique », indique Jean-Noël Gillard, chef du groupe Défi.
« L’intérêt communal est limité, voire nul. Aussi, nous soutenons évidemment nos concitoyens. Mais personne n’est épargné, cette motion vise « les gens » : n’oublions pas d’aider les indépendants et PME », explique Nicolas Tzanetatos, chef de groupe MR.
La motion, avec ses amendements, a finalement été adoptée à l’unanimité, moins l’abstention du MR et de Défi. Les demandes seront donc formulées au gouvernement fédéral.
La Maison de l’Énergie pourra-t-elle assumer à long terme ?
Nous vous le rappelions, au début du mois de septembre, la Maison de l’Énergie et le CPAS de Charleroi proposent différentes aides pour soutenir les Carolos face à la crise énergétique. Mais les demandes augmentent : environ 30 nouveaux dossiers par jour. Et forcément, les délais de réponse s’allongent.
« Cette maison a-t-elle assez de personnel pour faire face à cette vague de demandes ? Pourra-t-on aider tout le monde ? », interroge alors Manon Choel, conseillère (MR), lors du conseil communal.
Philippe Van Cauwenberghe, président du CPAS de Charleroi, confirme la hausse des demandes, mais se veut rassurant. Il existe des solutions pour plusieurs situations :
- Aides pour payer les factures
- Mazout, Pellet, charbon, bois : il n’existe pas de fond énergie mais il y a d’autres solutions comme la location de chauffage (fédéral)
- Impossibilité de payer la livraison ? Le CPAS puise dans ses fonds pour aider ces personnes
Plus d’informations sur les aides ici.
Y a-t-il assez de personnel ?
Concernant le personnel, La Maison de l’Énergie a notamment recruté 2 nouveaux assistants sociaux. Leur rôle est notamment de juger l’urgence de certaines situations, et de mener l’enquête sociale afin d’octroyer ou non des aides.
« Tout est fait pour pouvoir informer la population. Des flyers seront d’ailleurs distribués très bientôt dans toutes les boîtes aux lettres des Carolos, afin de les informer au mieux sur les aides en cette période de crise énergétique », conclut le président du CPAS de Charleroi.
Apolline Putman