La future Cité administrative de la Ville de Charleroi, son coût et son utilité ont fait l’objet de plusieurs questions lors du conseil communal du 16 octobre.
Depuis de très nombreuses années, la Ville de Charleroi a pour objectif de recenser certains services communaux au sein d’une cité administrative dans un bâtiment de la Ville basse, juste en face du bâtiment des finances. Selon la Ville, l’objectif est d’augmenter l’efficacité opérationnelle, améliorer le bien-être du personnel et effectuer une économie d’échelle notamment en termes énergétiques.
« La nouvelle cité administrative regroupera le personnel de la direction générale, de la direction financière, de l’aménagement du territoire, des ressources internes et de la vie citoyenne, ce qui représente plus de 600 postes de travail. »
Le budget global s’élève à plus de 40 millions d'euros, travaux et rachat du bâtiment compris.
Des économies ? Pas assez de place de parking ?
Mais le projet pose question concernant différents points. Plusieurs conseillers ont interrogé attentivement le collège à ce propos.
« On investit, mais on ne sait pas combien ça nous fera économiser ? », s’interroge Laetita Dehant, conseillère MR. « Sans compter que vous prévoyez 30 places de parking pour 600 agents. Le projet devrait être revu : notre groupe votera contre ce point. »
« J’ai du mal à comprendre qu’on chauffe encore certains bâtiments au gaz, comme c’est prévu dans ce projet, vu ce qu’on vient de vivre. Aussi, le montant des travaux est énorme alors que la Ville de Charleroi est en difficulté et sous plan de gestion. Au lieu de mettre autant d’argent dans un si gros projet, ne valait-il pas mieux construire un bâtiment dans une zone plus accessible aux agents ? » , ajoute Nicolas Kramvoussanos, conseiller indépendant.
« Si l’objectif est d’offrir un meilleur cadre de travail aux agents, ne faudrait-il pas leur demander leur avis ? », commente Thomas Lemaire, conseiller PTB.
« En 2018, nous avions inscrit au budget extraordinaire 30 000 euros et ça couvait l’achat et l’aménagement par un bureau d’études. On dépasse complètement l’enveloppe. Alors, ces montants pourront être négociés à nouveau par la suite et revus à la baisse ? », s’inquiète Jean-Noël Gillard, conseiller et chef de groupe Défi.
La réponse du collège
L’échevin des Bâtiments et de la Mobilité, Xavier Desgain, ainsi que Lahssen Mazouz le directeur général de la Ville ont répondu à ces interrogations.
« Igretec a fait face à des indexations et des augmentations de coûts significatifs, l’estimation a donc été revue à la hausse. L’entreprise a prévu pour la suite une réserve pour des travaux qui peuvent arriver en cours de chantier. Mais nous sommes dans les prix du marché », indique Xavier Desgain (Écolo), échevin des Bâtiments et de la Mobilité. « Concernant les places, nous avons lancé un plan de déplacements d’entreprise afin de trouver une solution de mobilité pour chaque travailleur. »
L’échevin a également précisé que cette cité est une des mesures du plan de gestion, car elle va amener des économies d’échelle, dans les déplacements, etc. La Ville ne devra également plus s’occuper de l’entretien des divers bâtiments, actuellement occupés, qui sont plus énergivores.
« Gérer plusieurs bâtiments est toujours plus coûteux que d’en gérer un seul. »
Lahssen Mazouz, le directeur général de la Ville, affirme quant à lui que le personnel a bel et bien été associé à l’élaboration du projet (60 personnes de différents horizons).
« Ils ont insisté sur le fait d’avoir des espaces collaboratifs par exemple pour mieux se connaître. »
Le point a été voté, sauf abstention de Défi, du PTB, de conseillers indépendants. Le MR a voté contre.
Découvrez les autres points abordés lors de ce conseil :
A.P.