À Charleroi, on veut faire de la Porte Ouest un pôle économique moderne en prenant en compte les enjeux climatiques. La Ville de Charleroi et le bureau d’études Résolia ont pour projet de développer un réseau de chaleur sur cette partie du territoire carolo qui pourrait chauffer entre 25 000 et 40 000 foyers, ce qui serait le plus grand réseau de chaleur en Wallonie.
S’il vous arrive d’emprunter la Porte Ouest pour vous rendre à Charleroi, vous aurez déjà remarqué que d’importantes fumées se dégagent des bâtiments industriels. L’idée, via le réseau de chaleur, est de récupérer cette chaleur fatale, une énergie décabornée pour alimenter les bâtiments publics et les habitations. « On va d’abord essayer de faire un réseau interne à l’entreprise, explique Pierre Baijot, CEO de Résolia. Tous les surplus d’énergie viendront alimenter d’autres entreprises de la Porte Ouest pour ensuite aller chercher des quartiers résidentiels. »
Cette chaleur issue des activités industrielles représente un gisement d’énergie quasi peu exploité. En Belgique, cette énergie qui transite par ces réseaux de chaleur est inférieure à 1%. « Pour les industriels, c’est une question de survie pour pouvoir offrir des produits qui auront été fabriqués de manière décarbonée », prévient le CEO sur les enjeux de cette transition.
Industeel récupère déjà une partie de son énergie
L’entreprise Industeel, basée à Marchienne-au-Pont, est un très gros consommateur d’énergie à cause de ses process de production. Ce réseau de chaleur lui permettra de récupérer l’énergie perdue, de la consommer et de la redistribuer.
Les avantages sont nombreux, mais ils sont avant tout écologiques et économiques.
« Les quotas d’émission de CO2 ont un prix, rappelle Rudy Daubechies, le directeur d’opération d’Industeel. Si l’on veut rester compétitif, si l’on veut s’inscrire dans l’avenir en termes de performance financière, on a tout intérêt à diminuer nos consommations d’énergie, à diminuer nos émissions de CO2 pour pouvoir continuer à améliorer notre performance financière. »
Si le projet est mené à bien, 25 000 à 40 000 habitations de la Porte Ouest pourraient donc bénéficier de cette énergie émanant des activités industrielles.