La vaccination obligatoire pour le personnel soignant dès 2022 s’accompagne d’une sanction: celle d’interdire d’exercer leur métier. En Belgique, sur les 500 000 travailleurs du secteur, 60 000 ne sont pas vaccinés. Applaudis dans un premier temps, ils sont désormais pointés du doigt, tel le vilain petit canard, comme en -50 avant JC, tous les regards sont tournés vers ce village peuplé d’irréductibles gaulois qui résiste encore et toujours à l’envahisseur.
Qui peut dire que ces 60 000 soignants non-vaccinés sont tous antivax ou complotistes ? Personne. Pourquoi obliger un secteur à se faire vacciner totalement et pas un autre ?
« Je pense qu’il est temps de reconnaître qu’il y a une seule solution, c’est d’enfin ouvrir le débat sur la vaccination obligatoire. C’est la seule manière d’arriver un jour à mettre fin à cette épidémie et à retrouver une vie normale et à retrouver des libertés », explique Paul Magnette, le président du Parti Socialiste dans une vidéo publiée sur son compte Facebook.
Mais les libertés existent dans les choix que l’on fait, qu’ils soient thérapeutiques ou du fait de disposer de son corps. « La grande majorité du personnel soignant est tout à fait favorable à la vaccination obligatoire, confie Gauthier Saelens, le directeur du GHdC. Ils vivent tous les jours les difficultés à l’hôpital qui sont justement liées à des patients non-vaccinés et parfois à du personnel non-vacciné. Je crois que tout le monde est fatigué de cette situation. Il faut oser franchir ce cap de la vaccination obligatoire. »
Faire comme en Autriche où le vaccin n’est pas obligatoire mais ceux qui ne veulent pas se faire vacciner doivent rester chez eux ? Voilà le nouveau clivage de notre société et le risque est grand de voir s’installer une fracture entre vaccinés et non-vaccinés. « Ou bien c’est obligatoire pour tout le monde ou bien c’est obligatoire pour personne, insiste Paul Magnette. On ne peut pas vacciner tout le monde en même temps, qu’il faudra commencer par certaines professions qui sont au coeur de la lutte contre le coronavirus. Mais l’obligation doit être universelle. Il n’y a pas de raisons que l’on vise certaines catégories de la population plutôt que d’autres. C’est ensemble que l’on s’en sortira. »
Le débat est lancé mais pas pour le personnel soignant avec cette menace de perdre leur emploi.
« Avec une date limite au 1er avril, si le personnel hospitalier n’est pas vacciné d’ici là, sa place est en-dehors de l’hôpital », prévient le directeur du GHdC.
On tourne autour du pot avec des règles qui changent toutes les semaines: qui peut faire quoi ? Quand porter le masque et où ? Covid Safe Ticket et/ou test PCR ? Voilà presque deux ans que l’on prend des ‘mesurettes’ dans des éprouvettes en se disant: « on verra bien ». Il serait temps de prendre ses responsabilités, de prendre des mesures fortes et surtout communes afin d’entamer 2022 en se souhaitant à toutes et tous: bonne année et bonne santé.