Durant ce weekend, l'aéroport de Charleroi tourne au ralentis avec la grève des pilotes Ryanair. Le noeud du problème se situe au niveau de leur salaire. Suite à un accord avec la direction de Ryanair durant la période covid, les pilotes ont accepté de baisser leur revenu de 20%. Depuis, l'activité a redémarré, les pilotes volent plus mais avec un salaire au rabais. Du côté des passagers présents, on était malgré tout dans l'incertitude ce samedi matin.
On pouvait s'attendre à une énorme pagaille ce samedi matin à l'aéroport de Charleroi avec la grève des pilotes Ryanair. Mais sur le tableau des départs, aucune annulation, tout semble normal.
« Je pars à Barcelone, nous confie une passagère, j’ai eu un peu peur mais je n’ai pas reçu de mail donc c’est bon. » Plus loin, un couple attend d’embarquer pour la Crète. Là aussi, on espère arriver à la bonne destination: « nous vérifions régulièrement et là encore, nous avons encore peur et ce, jusqu’au moment où nous aurons décollé. »
Peu de passagers surpris par la grève !
Les passagers pour qui les vols ont été annulés n'étaient pas nombreux à se présenter dans le hall des départs. Selon un contrôleur, quelques personnes se sont présentées à l'aéroport, surtout quand on sait que 62 vols sur 200 ont été annulés sur l’ensemble du weekend à Charleroi.
« J’espère que l’on fera pression sur Ryanair. On laisse Ryanair faire des choses complètement illégales ici depuis plus de 20 ans. Il est grand temps que l’Etat belge fasse appliquer les lois, mette Ryanair au pas et l’obliger à revenir négocier avec nous », explique Didier Lebbe, secrétaire permanent CNE - responsable aviation.
Les raisons de cette grève sont les salaires. Durant la période covid, les pilotes ont accepté de baisser leur revenu de 20%. Depuis, l'activité aérienne a repris son envol mais les salaires, quant à eux, sont restés sur le tarmac.
« Quand le covid est arrivé, la compagnie a demandé que l’on (NDLR: les pilotes) fasse des efforts, raconte Kévin Cam, un pilote Ryanair, nous avons accepté de couper nos salaires de 20% pour aider la compagnie. Aujourd’hui, l’activité repart, nous volons à 120% de ce que nous volions en 2019, la compagnie prévoit plus d’un milliard de bénéfices mais elle ne veut pas restaurer les accords que nous avions en 2019. »
La menace faite par, Michael O’Leary, le patron de Ryanair, de quitter Charleroi n'intimide pas les pilotes. Surtout que l’aéroport carolo est la troisième base la plus rentable de Ryanair. « C’est du bluff, il dit ça depuis 2018 mais il a créé un marché tellement énorme avec une demande énorme et qui est extrêmement rentable. Donc je ne crois pas que Ryanair abandonnera ce marche-là à un concurrent », confie le secrétaire permanent CNE.
Du côté des passagers, on comprend cette grogne même si leur priorité est de ne pas louper l’embarcation, même si certains ont confié que c’était la dernière fois qu’ils prenaient un vol Ryanair.
Sur le coup de 11:30, les pilotes quittaient leur piquet de grève. Les vacances sont loin d'être terminées et si la situation n’évolue pas, d'autres actions sont d'ores et déjà envisagées.