Le procès de Sébastien De Leenheer, accusé d'avoir assassiné Aurélie Montchery à Châtelet, le 1er novembre 2019, a débuté lundi devant la cour d'assises du Hainaut à Mons. En fin de matinée, le président de la cour a interrogé l'accusé. Celui-ci a déclaré avoir "vu rouge" quand il a appris que son ancienne compagne voyait un autre homme et "a donné des coups de couteau partout".
L'accusé a admis qu'il était très possessif, jaloux et qu'il pouvait facilement s'énerver. Quelques mois avant le drame, il soupçonne Aurélie d'avoir un autre homme dans sa vie. Elle conteste.
Le 24 septembre 2019, vers 13h00, Aurélie se présente au commissariat de Montignies-Sur-Sambre pour dénoncer des faits de coups et de harcèlement qu'elle déclare subir depuis un an de la part de son compagnon. "Je ne comprends pas pourquoi elle a dit ça", répond l'accusé.
Aurélie raconte que Sébastien est armé. "C'est un pistolet factice qui se trouvait dans une auto que j'avais achetée. Je l'avais caché dans le garage", dit-il. L'accusé détient aussi plusieurs couteaux qu'il dit utiliser dans le cadre de son travail dans le bâtiment.
Aurélie dépose, à la police, que Sébastien a porté des coups à sa fille, mineure. "C'était un jeu, c'était involontaire", rétorque-t-il, alors que l'enfant le surnomme "le méchant".
Sébastien est interpellé par la police pour être auditionné, à la demande du parquet. Le 25 septembre, à 12h40, un juge d'instruction décide de le relaxer, moyennant le respect de mesures alternatives. L'inculpé a alors interdiction pour trois mois de prendre contact avec Aurélie, mais à peine sorti du palais de justice de Charleroi, il passe devant chez Aurélie à Châtelet. Les volets y sont fermés. Il se rend alors chez ses parents à Couillet.
"Je voulais avoir une explication avec elle", explique-t-il, alors que les parents d'Aurélie affirment l'avoir entendu dire, "je vais l'enterrer". Ce à quoi l'accusé répond: "J'ai dit qu'elle allait m'enterrer, alors que je l'aimais plus que tout, que j'avais tout fait pour elle".
Sébastien De Leenheer est de nouveau privé de liberté à 18h25 et placé en détention préventive. Un juge d'instruction le libère, le 22 octobre 2019, à nouveau moyennant le respect de mesures alternatives à la détention préventive. Il ne peut plus contacter Aurélie. Une fois de plus, il ne respecte pas une décision judiciaire.
Le lendemain, sa voiture est repérée sur un parking à Chapelle-lez-Herlaimont, où travaille Aurélie. "Je voulais la voir, lui parler, je l'aimais trop", pleurniche l'accusé. Le couple se rencontre dans la journée chez des amis. "Nous avons discuté, je n'étais vraiment pas bien. On a parlé de tout et de rien. Elle m'a demandé de lui laisser du temps, qu'elle avait peur de moi".
Le 24 octobre, il la surveille encore depuis le parking de son lieu de travail. Sébastien contacte le frère d'Aurélie et lui dit qu'il souhaite passer chez ses parents pour s'excuser. Il s'y rend les 25 et 26 octobre, Aurélie n'est pas là.
Le 30 octobre, il se rend à une soirée Halloween, alors qu'il n'est pas invité, selon l'organisateur. Aurélie est présente. "Je me suis assis près d'Aurélie. Son fils s'est placé entre nous deux. Il avait probablement peur pour sa maman. Pourtant, on s'est vu au parc à Montignies, la veille, et j'ai donné des cadeaux aux enfants", fait-il valoir.
Sébastien prétend qu'il a passé la nuit du 31 octobre au 1er novembre avec Aurélie, et qu'ils ont eu une relation sexuelle dans une voiture, sur le parking d'un hôpital. La téléphonie ne confirme toutefois pas qu'ils ont passé la nuit ensemble.
Le vendredi 1er novembre, vers 17h25, le corps sans vie d'Aurélie est découvert dans le coffre de sa voiture, stationnée dans un garage rue Vandervelde à Bouffioulx. L'autopsie met en évidence 29 plaies sur le corps de la victime, mortellement frappée à l'arme blanche.
Selon l'accusé, Aurélie lui a dit qu'elle voyait un autre homme, alors qu'ils se trouvaient au garage. "J'ai pris mon pistolet air-soft. Je l'ai mis dans ma bouche. Elle criait de ne pas faire de conneries. Je l'ai poussée, elle est tombée contre les briques. J'ai vu rouge. J'ai donné des coups de couteau partout. Je n'étais plus moi-même. J'ai pris peur, je suis parti. J'ai pleuré. Je suis revenu au garage, je l'ai mise dans le coffre, en la tirant par la ceinture".
Outre le fait d'être poursuivi pour l'assassinat de son ancienne compagne, Sébastien De Leenheer doit aussi répondre du port d'un couteau et d'un pistolet factice, du vol de la carte bancaire de la victime, ainsi que de son utilisation, de coups portés à sa compagne et à sa fille mineure, et de harcèlement et de menaces.
Source: Belga