A Erquelinnes, depuis ce midi, il n’y a plus du tout de repas chaud dans les écoles communales. Seule l’école de Solre-sur-Sambre, en proposait encore deux jours par semaine. L'initiative émanait de deux enseignantes qui craignent désormais de ne pas pouvoir se mettre aux normes de l'AFSCA. Les petits élèves sont donc privés de pâtes et de pizzas en fin de semaine.
A Erquelinnes, depuis ce midi, il n’y a plus du tout de repas chaud dans les écoles communales. Seule l’école de Solre-sur-Sambre, en proposait encore deux jours par semaine. C’était une initiative de quelques enseignantes. Mais elles ont décidé d’y mettre fin. Elles allaient elles-même acheter des pâtes et des pizzas qu’on réchauffait à l ‘école. Mais elles craignent les règles de l’AFSCA. Elles sont responsables en cas de problème. Et elles ne veulent plus assumer cette responsabilité juridique.
Plus de pâtes et de pizzas les jeudis et vendredi à Solre-sur-Sambre
C’était encore la seule école communale d’Erquelines qui proposait des repas chauds à ses élèves. Une initiative limitée, des lasagnes le jeudi et des pizzas le vendredi. Une idée que certaines enseignantes ont mis en place depuis des années. C’est désormais terminé. Les institutrices qui faisaient elles-même les courses, ne veulent plus prendre de risques. Elles ont appris qu’elles seraient juridiquement responsables en cas de rupture de la chaîne de froid. Et pourtant, ça partait d’un bon sentiment.
« On veut rendre service aux parents en proposant des repas chauds le jeudi et le vendredi à leurs enfants. C’était des pâtes et des pizzas, explique Céline Fourdrain, l’une des institutrices à la base du projet. Les enseignantes allaient les chercher pour le jeudi et le vendredi. La question de la responsabilité s’est posée. Nous n’avons pas de voiture frigo, donc qui est responsable s’il arrive quelque chose, comme une rupture de la chaîne du froid. On préfère se mettre dans les règles et arrêter. Maintenant, les enfants mangent leurs tartines ou amènent leur repas dans le frigo dès qu’ils arrivent à l’école et on leur réchauffe le temps de midi. »
Se mettre aux normes: trop cher pour de petites écoles
Ici, on ne remet pas en cause les règles de l’Afsca. On juge simplement qu’elles ne sont pas tenables pour de petites structures communales.
« Il n’y a plus de repas chauds, constate le bourgmestre d’Erquelinnes, David Lavaux (cdH). Jusqu’à présent, on avait des plats qu’on réchauffait pour les enfants. Mais même pour réchauffer des plats ou des lasagnes, on a arrêté, parce que, quand on va les chercher et qu’on les ramène ici, il peut y avoir une rupture de la chaîne du froid et personne ne veut prendre cette responsabilité de mettre en péril les règles qui sont édictées. Les règles de l’AFSCA ne sont pas dures à respecter, mais en les respectant, on se bloque pour toute une série de choses. On n’est pas dans des laboratoires dans nos petites écoles de village. On n’a pas les moyens d’installer des cuisines en Inox avec les robinets adéquats, etc. Et donc, dans les faits, les règles empêchent presque tout. »
Un service en moins pour les parents et les élèves.
« On se sent un peu freinés dans sa volonté de bien faire, se désole Céline Fourdrain. Et c’est un peu la peur qu’il arrive quelque chose. Il n’est jamais rien arrivé, mais si ça arrive, il sera trop tard. Et c’est une responsabilité qu’on veut éviter. Et donc, on supprime. »
On supprime. Pas un drame dans une région où la majorité des élèves mangent chaud le soir. On trouve juste dommage que de belles initiatives pour les élèves, comme celles-ci, soient tuées dans l’oeuf.