Microstart ! Ce nom ne vous dit peut-être rien. Il s’agit d’un organisme de micro-crédit. Il a pour objectif de fournir des prêts ( jusqu’à un maximum de 15000 euros) à des indépendants ou à de toutes petites entreprises pour démarrer leur activité. En Belgique, 95% des entreprises sont des micro entreprises. Microstart fournit prêts, aides et conseils à près de 6.300 clients.
En cette période de crise due au Covid -19, Microstart a lancé une enquête parmi ses membres pour mesurer l’impact que celle-ci avait sur les micro-entrepreneurs : 348 d’entre ont été interrogés dans l’ensemble du pays
La crise de plein fouet
Les chiffres parlent d’eux-mêmes comme le souligne David Taquin, Branch Manager de Microstart pour le Hainaut
« 66% ont actuellement leur activité à l’arrêt suite aux mesures sanitaires
70% ont subi une diminution de 50% de leur chiffre d’affaires
64% de ceux qui employaient du personnel ont du recourir au chômage temporaire
La Wallonie est la région la plus impactée avec 76% de mise à l’arrêt et 85% qui ont perdu plus de 50% de leur chiffre d’affaires
Les secteurs d’activités les plus touchés sont l’horeca ( 83% d’arrêt d’activité) et le transport où 78% enregistrent une diminution de 50% de leur chiffre d’affaires.
Derrière les chiffres, des hommes et des femmes !
Tout cela peut paraître bien aride, voire théorique mais derrière ces chiffres il y a des personnes qui se trouvent confrontées à de réelles difficultés : cela peut être votre coiffeuse, le restaurateur de votre quartier, le jeune qui avait décidé d’ouvrir un snack, une entreprise de déménagement… Bref des gens que vous croisez tous les jours et qui, pour 69 % sont très inquiets pour leur avenir
Un plan de relance inclusif ?
A son échelle Microstart a donc mis en place un plan de relance en 3 phases et qui court jusqu’en juin 2021 : « il s’agit à chaque fois de prêts dont les montants seront progressifs afin de couvrir les besoins en trésorerie ou en investissements des micro- entreprises. A cela s’ajoute des prêts d’honneur sans garantie et sans intérêts pour lesquels interviennent des partenaires privés .
Les pouvoirs publics à la rescousse
Mais il faut aussi selon David Taquin que du coté des pouvoirs publics on continue à se mobiliser.
« il s’agit aussi de faire en sorte que certaines aides gouvernementales soient prolongées dans le temps même si l’on arrive à un certain moment à une relance de l’économie. Je pense à certains reports et exonérations de taxes ou de cotisations. Il ne faut pas que les micro-entreprises se trouvent étranglées une fois qu’elles vont redémarrer »
« Par ailleurs dans cette période de crise, il faut aussi veiller à élargir les conditions d’accès à certaines aides: beaucoup de nos clients n’ont pas eu droit par exemple aux primes régionales de 5000 ou 2.500 euros et il faut aussi de ces mesures ne constituent pas un one shot, la Flandre l’a bien compris puisqu’elle verse une indemnité supplémentaire. Nous pensons que les aides d’urgence doivent courir jusque fin décembre 2020
Et nous plaidons aussi pour qu’une prime au redémarrage de 4000 euros soit octroyée à tous les indépendants quel que soit leur statut ou secteur d’activités à l’issue de la période des aides d’urgence »
Microstart a déjà approché le monde politique avec ses propositions, le privé aussi . Il s’agit de préserver un bon millier d’emplois… reste à voir s’il sera entendu