L'utilisation des trottinettes électriques suscite pas mal de débats en ce moment. Paris a décidé de supprimer celles qui sont en libre-service dès la fin août prochain. Chez nous, l'usage est plus réglementé depuis l'été dernier. Interdiction de rouler à moins de 16 ans, interdiction d'emprunter les trottoirs, par exemple. Malgré tout, Bruxelles et Namur resserrent la vis. Qu'en est-il à Charleroi?
1.500 trottinettes électriques sillonnent les rues du grand Charleroi. Enfourcher son deux roues est un geste de plus en plus quotidien. Mais qui agace parfois: les trottinettes peuvent être mal garées, déposées hors zone de stationnement ou encore circuler sur les trottoirs. Paris a décidé de supprimer les trottinettes partagées d'ici la fin août. Ici, ce n'est pas à l'ordre du jour.
"C'est un mode de déplacement qu'il faut absolument préserver, parce qu'il est très intéressant pour les jeunes qui n'ont pas de voiture et qui souhaitent se déplacer dans la Ville. Je crois que ça marche bien," explique Xavier Desgain, échevin de la Mobilité à Charleroi.
Pour éviter d'en arriver à prendre des mesures drastiques, la Ville a placé un cadre strict autour de ce moyen de transport. Une charte a été rédigée l'été dernier.
"La charte prévoit qu'il y ait des zones de dépôt des trottinettes. Elles doivent encore être marquées, mais c'est en cours d'exécution sur le territoire communal pour bien identifier les endroits où les trottinettes peuvent être déposées. Et si les usagers ne les déposent pas aux bons endroits, l'opérateur leur fait payer une pénalité. Et ça nous permet à nous aussi, éventuellement, si les services de police voient des trottinettes garées à des endroits dangereux comme à travers un trottoir, de prendre des mesures vis-à-vis de l'opérateur et l'opérateur peut se retourner contre l'usager ensuite," détaille l'échevin.
Du côté de l'opérateur Dott, des listes de recommandations sont rédigées pour aider les communes à mieux encadrer l'usage de ces trottinettes en libre-service.
"Nous, nous recommandons aux communes de mettre en place un stationnement dédié. Le trajet ne doit s'arrêter qu'à certains endroits identifiés et visibles. Ce qui implique un effort de la part de la commune, que l'on aide dans la mesure du possible. Elle doit identifier et marquer physiquement des zones, mais aussi de générer une certaine densité et un certain maillage," commente Marien Jomier, général manager de Dott Belgique.
Il y a aussi tout un travail d'éducation à faire dans le partage de l'espace urbain.
"Il y a une zone qui est délimité, autorisée et permise. Il faut savoir s'en contenter. Finalement, ça tient de l'apprentissage et c'est un travail qui est à faire avec les communes pour expliquer, éduquer, inciter et sanctionner si nécessaire. Mais ça, ça doit être le dernier volet", ajoute Marien Jomier, général manager de Dott Belgique.
Acquérir de nouveaux réflexes en respectant chaque usager, c'est donc le défi à relever pour pouvoir continuer à filer... en trottinette!
