Le nombre de distributeurs d'argent se dégrade substantiellement aux quatre coins du pays, depuis la création du consortium Batopin, qui a réduit drastiquement le réseau de "Bancontact". Une situation, qui pose problème dans les villes mais aussi dans les zones rurales, ce qui commence a excéder le ministre fédéral de l'Economie Pierre-Yves Dermagne, mais aussi les autorités locales.
27% des Belges se plaignent de la difficulté de se procurer du cash
La disparition des distributeurs d’argent aux quatre coins de la Belgique, fait l’objet de nombreuses préoccupations. Une situation, qui ne plait pas au ministre fédéral de l’Economie Pierre-Yves Dermagne, qui compte bien faire bouger le secteur bancaire et le consortium Batopin.
« Je veux vraiment mettre un frein à cette disparition massive de distributeurs de billets. Alors certes, les belges utilisent de moins en moins de cash aujourd’hui que par le passé, mais une portion importante de la population fait toujours le choix de payèrent liquide, notamment chez les petits commerçants ou encore dans le secteur Horeca. Depuis un certain temps, je travaille avec le secteur bancaire sur un protocole d’accord pour stopper la réduction des distributeurs automatiques, mais aussi et surtout de faire en sorte qu’ils soient bien répartis sur le territoire belge, que ce soit dans les villes ou à la campagne. D’ici la fin mars, nous devons ensemble aboutir sur un accord satisfaisant et si ce n’est pas le cas, je déposerai un projet de loi pour forcer le secteur bancaire à remplir ses obligations sociétales », explique le ministre fédéral de l’Economie Pierre-Yves Dermagne.
A Charleroi, il ne reste plus que 32 distributeurs
A Charleroi, la dernière fermeture d’un distributeur de billets date du 28 février dernier, avec l’ING de Mont-sur-Marchienne qui a mis la clé sous le paillasson. Mais alors, quelle est la situation actuelle et future, sur le territoire carolo?
« Selon notre dernier relevé, il reste 32 points de retrait et de dépôt de cash sur le territoire de Charleroi, ce qui n’est pas assez. Je soutiens totalement la démarche de Pierre-Yves Dermagne et il faut que la situation s’accélère rapidement. Nous sommes actuellement en discussion avec Batopin afin d’envisager des points de retrait supplémentaires et par conséquent, d’assurer encore un meilleur maillage du territoire. En effet, il est important que tous les citoyens puissent bénéficier d’un accès aisé aux services bancaires de base, dont le retrait et le dépôt d’argent liquide. Aujourd’hui, il existe deux points Batopin (Dans le Passage de la Bourse à Charleroi et sur parking du Delhaize à Marcinelle), mais prochainement huit nouveaux viendront s’ajouter à ceux-là, notamment à la gare de Marchienne-au-Pont et dans les centres de Gilly, de Gosselies, de Montignies-sur-Sambre et de Mont-sur-Marchienne. Enfin, la gare de Charleroi-Central ne sera pas oubliée, avec une installation prévue fin 2023 », indique Babette Jandrain, échevin du Commerce à Charleroi.
A Sivry-Rance, on est passé de six distributeurs à un seul en dix ans
Plus au sud de la province, dans la commune de Sivry-Rance, ces disparitions font également couler beaucoup d’encre. Une zone rurale, qui ne compte plus qu’un seul distributeur sur son territoire.
« Auparavant, il existait trois distributeurs à Sivry et trois autres à Rance, ce qui ne posait donc pas de problème pour notre population. Mais aujourd’hui, il ne reste plus qu’un point à la banque Fintro de Rance, un établissement bancaire qui est situé pour certains villages de l’entité à plus de dix kilomètres, ce qui est vraiment problématique pour nos citoyens. Dernièrement, nous venons de déposer un troisième dossier auprès de Batopin, afin d’installer un distributeur dans un endroit plus central et si le dossier est à nouveau refusé, nous soutiendrons le ministre Pierre-Yves Dermagne, en déposant une motion au conseil communal, pour que les responsabilités bancaires soient prises avec plus de considération, surtout dans les zones rurales », explique Jean-François Gatelier, bourgmestre de Sivry-Rance.
Bref, un sujet qui risque encore de faire beaucoup de bruit, si la situation ne s’améliore pas dans les prochains mois.
