L'organisation de défense des consommateurs Testachats et le centre interfédéral pour l'égalité des chances Unia ont annoncé vendredi leur décision d'attaquer en justice la SNCB afin d'adapter sa politique tarifaire jugée "discriminatoire", ont-elles fait savoir vendredi par communiqué.
Les deux organisations dénoncent les différences de prix entre les billets achetés par voie numérique et ceux vendus via les guichets ou distributeurs automatiques.
Testachats et Unia pointent notamment des différences de quelques euros entre l'achat de titres de transport via l'application de la SNCB et l'achat au guichet physique. La mise à disposition d'un abonnement de type Flex (pour deux à trois voyages par semaine sur une même ligne) proposé uniquement via l'application de la société ferroviaire est également remise en cause.
Les deux organisations avaient déjà lancé un ultimatum à la SNCB à la mi-juillet, réclamant la modification de sa politique tarifaire. Elles ont finalement décidé de mener leur menace à exécution et lanceront prochainement une action en justice devant le tribunal de première instance de Bruxelles.
"Nous ne pouvons accepter que certaines personnes qui ne peuvent pas ou ne souhaitent pas suivre le train du tout numérique soient pénalisées, en particulier pour des services essentiels, tels que le transport, et de la part d'entreprise publique", a commenté Julie Frère, porte-parole de Testachats.
La SNCB, pour sa part, estime que la possibilité d'offrir une offre différenciée entre le numérique et le guichet "est une pratique largement répandue qui n'est interdite par aucune législation". "La volonté de la SNCB d'encourager l'utilisation des canaux de vente digitaux est un objectif légitime tant au regard de son contrat de service public que des principes généraux du service public", a commenté Vincent Bayer, porte-parole de la société ferroviaire.