Pour la rentrée, les téléphones sont interdits en classe selon la nouvelle directive de Wallonie-Bruxelles Enseignement. Une décision qui vise à protéger les élèves, mais qui ne manque pas de soulever des questions.
Interdire les smartphones de la maternelle à la sixième secondaire, c'est la mesure que le réseau Wallonie-Bruxelles Enseignement applique désormais pour ses 132 600 étudiants et 373 établissements. L’objectif principal est de protéger les élèves. Luc Vandenbussche, directeur de l’Athénée Royal Vauban de Charleroi, se dit favorable à ce projet. “Nous sommes positifs quant à cette initiative. Bien sûr, elle sera mise en œuvre en collaboration avec l’équipe pédagogique, les partenaires, les parents et les élèves. Nous travaillerons ensemble pour appliquer cette mesure de manière à maintenir un cadre pédagogique tout en assurant le bien-être des élèves.”
À l’Institut Saint-Joseph de Charleroi, bien que l’établissement ne soit pas directement concerné par cette annonce, la mesure et son timing suscitent des interrogations. “Je suis curieux de voir comment le réseau WBE va mettre cela en place. Cela me semble compliqué de le faire aussi rapidement et de manière aussi anticipée. Il y a beaucoup de défis pour établir des règles, les faire respecter, contrôler et prévoir les sanctions éventuelles. Mettre tout cela en œuvre rapidement me paraît difficile, ”confie François De Waele, directeur de l’Institut Saint-Joseph à Charleroi.
Le téléphone, un problème difficile à gérer
Peu importe la forme, tous s’accordent sur l’importance d’agir, car les téléphones posent de réels problèmes au sein des établissements, comme l’explique François De Waele. “C’est l’addiction aux smartphones, aux jeux, aux réseaux sociaux. Nous savons que cela pose énormément de problèmes, surtout lorsqu’il s’agit de gérer le harcèlement et le cyberharcèlement. Les téléphones peuvent être une source de distraction et parfois d’objets de triche. Nous nous en passerions volontiers.” Même son de cloche à Vauban, selon Luc Vandenbussche : “Dans les cas les plus difficiles à gérer, les téléphones et les réseaux sociaux sont presque toujours impliqués.”
Problème de l’addiction
Avec un nombre d’heures passées devant les écrans toujours plus élevé, certains risquent de souffrir d’addiction, perturbant ainsi leur vie scolaire et sociale. Un phénomène qui apparaît de plus en plus tôt chez les jeunes, comme le constate Gaëtan Devos, psychologue. “Tout dépend de plusieurs facteurs. L'addiction, c’est une perte de contrôle face à un comportement, avec des conséquences négatives sur la vie professionnelle, scolaire, ou privée. Lorsque le jeune passe tout son temps devant les écrans, cela pose des problèmes, surtout si les choses ne se passent pas bien à la maison, qu’il ne fait pas de sport et que ses résultats à l’école sont problématiques.”
Certaines écoles appliqueront la directive de la WBE dès la rentrée, ce lundi. Tandis que d’autres l’introduiront progressivement, au cours de l’année.