Devenir une famille d’accueil : beaucoup y pensent et peu franchissent le pas. Pour cause, on pense plus souvent aux inconvénients qu’aux bénéfices que peut apporter ce mode de vie. Une peur qui engendre une pénurie du nombre de familles d’accueil face à un taux d’enfants dans le besoin en hausse.
On parle d’un manque de plus de 600 familles d’accueil. C’est pourquoi différentes associations ont lancé un signal d’alarme auquel la Ville de Charleroi a répondu en mettant en place une première séance d’information pour les familles qui le souhaitent.
« Le principe de cette réunion d’informations, c’était vraiment de pouvoir ouvrir l’information au grand public. Peu de gens, par crainte, se présentent dans nos services pour avoir l’information nécessaire. », explique Jessica Cocquyt, directrice de l’association « L’Espoir »
En quoi consiste une famille d’accueil ?
Il existe trois grands types d’accueil :
L’accueil d’urgence, lorsque l’on doit retirer d’urgence un enfant de sa famille et que personne d’autre ne peut le recueillir. Cet accueil dure 15 jours renouvelables deux fois pour un maximum de 45 jours. Il s’agit de mettre l’enfant à l’abri afin de trouver une solution durable.
L’accueil à court terme, qui dure 3 mois et renouvelable deux fois pour un maximum de 9 mois. Cela permet de mettre en place un projet intéressant pour l’enfant
Le dernier type d’accueil est l’accueil à long terme. Il est renouvelé tous les ans. Dans la plupart des cas, il est fait pour durer.
Il est important de noter que rares sont les cas qui débouchent sur une adoption de l’enfant. L’objectif principal sera toujours de lui permettre de retourner dans sa famille d’origine. Pour cela, dans la mesure du possible, les parents biologiques conservent un droit de visite et ont encore leur mot à dire sur l’éducation de celui-ci.
« Ce sont des enfants qui ont déjà beaucoup été secoués, beaucoup été abimés par la vie. On parle de « bleus à l’âme » et donc on doit être conscients que cela ne sera pas toujours facile. », selon Alicia Monard, échevine de la famille de Charleroi (PS)
Le cas de la famille Petit - Bomal
Cela fait maintenant un peu plus de 17 ans que Jean-Sébastien Petit et Florence Bomal ont accueilli leur premier enfant, Ryan, qui n’avait que neuf mois à l’époque. Depuis, ils ont accueilli bon nombre d’enfants en situation d’accueil d’urgence. Aujourd’hui, ils sont au nombre de quatre et ont exceptionnellement pu adopter Ryan. Ils sont d’ailleurs en processus d’adoption de Leia, qu’ils ont accueilli il y a maintenant plusieurs années.
« C’est magique parce qu’on les découvre. Au début, ils arrivent avec le visage fermé et petit à petit, on les voit changer. », s’exprime Florence.
Ryan étant le plus grand, il n’hésite pas à aider les autres enfants accueillis à s’adapter. Il joue souvent avec et, comme ses parents, il fait tout pour leur redonner le sourire. Ryan le sait, si ses parents ne l’avaient pas recueilli, il ne serait peut-être pas là pour en parler. C’est le visage plein d’émotions qu’il remercie ses parents. Devant la caméra, il tient à les remercier :
« Merci à vous. Vous m’avez donné du bonheur, de la joie. J’ai grandi ici grâce à vous. »
Parfois, les amis de la famille demande à Florence et Jean-Sébastien ce que cela implique d’être une famille d’accueil. En général, ils leur répondent que c’est beaucoup de responsabilités, mais surtout beaucoup de bonheur. Parmi eux, ils ont suscité des vocations et motivé leurs amis à se lancer dans l’aventure.
Une expérience qui présente son lot d’émotions, parfois de difficultés, mais qui représente toute un chapitre dans la vie de ces enfants pour qui l’histoire commence à peine.