
L'Agence wallonne pour la Sécurité routière dévoile son baromètre de la cohabitation routière. Mille personnes ont été interrogées, et pour 8 Wallons sur 10, l'agressivité au volant est un problème.
L’AWSR dévoile aujourd’hui les résultats de la seconde édition de son baromètre de la cohabitation routière. Chaque année, cette étude donne la parole aux usagers sur leurs comportements et ressentis face au partage de la route.
Comme en 2024, près de 8 Wallons sur 10 (79 %) estiment que la cohabitation routière reste problématique. Certains comportements agressifs, comme les insultes et les gestes obscènes, sont même en augmentation.
1.000 Wallons de 18 à 75 ans interrogés.

Sur la route, les gestes agressifs persistent
En 2025, 79 % des Wallons qualifient la cohabitation routière de problématique, un chiffre relativement stable par rapport à 2024 (82%). Comme l’an dernier, 4 Wallons sur 10 estiment également que la cohabitation s’est dégradée ces derniers temps.
La circulation reste en effet un terrain propice à l’agressivité, 76 % (73% en 2024) des usagers estiment que les gens ont tendance à se montrer plus agressifs que d’habitude lorsqu’ils sont sur la route.
Plus d’1 Wallon sur deux (53%) avoue d’ailleurs avoir adopté des comportements ou gestes agressifs dans la circulation au cours du mois écoulé. Le pourcentage de Wallons qui déclarent avoir subi de l’agressivité dans la circulation (80%) a également un peu augmenté par rapport à l’an dernier (77%).
Des conséquences concrètes sur la mobilité
Outre les accidents de la route qui sont plus fréquents chez ceux qui adoptent des comportements agressifs, l’étude met aussi en avant le fait que les tensions, peuvent impacter les usagers et leurs déplacements de manière durable.
Des conséquences concrètes sur le bien-être et la mobilité sont ainsi exprimées. Comme l’année dernière, l’agressivité routière suscite de l’énervement et du stress pour environ 1 usager sur 2 (respectivement 55 % et 45%) et elle est associée à de la fatigue mentale ou physique pour 1 usager sur 5 (20%).
Le plus alarmant reste la peur de se déplacer, qui touche 17 % des usagers (15% en 2024) victimes d’agressivité. Cette appréhension conduit certains d’entre eux (6%) à renoncer à un nouveau type de mobilité ou à abandonner (totalement ou partiellement) un mode de déplacement. Les modes de transport doux comme le vélo ou la trottinette sont principalement concernés et les femmes sont plus touchées que les hommes. Ces chiffres sont relativement stables par rapport à l’année dernière.
Certaines infractions sont plus propices à l’agressivité

L’agressivité au volant peut avoir de multiples origines.
Elle peut surgir spontanément ou en réaction à un comportement. Elle peut provenir d’une méconnaissance des règles, d’une incompréhension des réalités des autres usagers ou encore du non-respect du Code de la route.
Des infractions, parfois considérées comme anodines par ceux qui les commettent, peuvent alors devenir de véritables déclencheurs de frustration et d’agressivité.
L’étude de l’AWSR révèle que certains comportements sont considérés comme des sources majeures d'agacement sur la route.
5 comportements qui agacent particulièrement
- Se garer en dehors des zones autorisées, quitte à gêner d’autres usagers (81%).
- Se rabattre trop près d'un autre véhicule après l'avoir doublé sur autoroute (80%).
- Ne pas utiliser son clignotant lorsqu'on change de voie sur autoroute (79%).
- Squatter la bande du milieu sur une autoroute à trois voies, alors que la bande de droite est libre (76%).
- Ne pas utiliser son clignotant en sortant d’un rond-point (72%).
La courtoisie, un moyen simple pour pacifier la cohabitation
L’étude montre aussi que les attitudes bienveillantes restent malgré tout largement pratiquées. Comme l’année dernière, 84 % des Wallons déclarent en effet se montrer régulièrement courtois dans la circulation en facilitant le passage d’un autre usager ou encore en le remerciant à la suite d’un geste bienveillant.
Des pratiques qui procurent une sensation de bien-être et qui encouragent les autres à faire de même.
Près de 8 usagers sur 10 (79 %) déclarent en effet se sentir mieux après avoir été courtois et la même proportion (77%) estiment que la courtoisie des autres à leur égard, les incite à en faire autant.
Un effet contagieux que l’AWSR veillera à propager sur les routes pendant les prochaines semaines.
Une campagne pour plus de respect sur les routes
L’AWSR active en effet dès aujourd’hui une large campagne de sensibilisation en Wallonie. Elle vise à rappeler des règles simples qui, lorsqu’elles ne sont pas appliquées, peuvent être source d’agressivité et surtout mettre en danger d’autres usagers comme l’utilisation du clignotant, l’interdiction de monopoliser la bande centrale sur autoroute ou encore l’interdiction de s’arrêter ou stationner sur les trottoirs, passages pour piétons et pistes cyclables.
La campagne sera diffusée pendant le mois de mars.
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