Avec le changement d’heure, les jours qui raccourcissent et après 15 jours de congé, lundi les usagers de la route vont être confrontés à un changement brutal de luminosité aux heures de pointe. Les réflexes de vigilance n’étant pas encore réinstallés, le risque d’accident est plus important, principalement pour les piétons et les cyclistes.
Après les congés de Toussaint qui furent pour beaucoup d’entre nous synonyme de vacances, il faut reprendre le chemin de l’école ou du travail.
Mais entretemps, la saison a changé, les départs et les retours se font désormais dans le noir ou dans la pénombre, l’Agence Wallonne pour la Sécurité Routière, l’ASWR, rappelle donc quelques conseils utiles pour assurer sa visibilité dans le trafic. Françoise Guillaume, l’administratrice de l’agence, nous incite à la vigilance.
« Qui dit heure de pointe, dit densité de circulation plus importante que ce soient les automobilistes, les piétons ou les cyclistes. Et de 7 à 9h le matin et de 17 à 19h le soir, c’est là que se produisent proportionnellement le plus d’accidents. C’est en effet, sur les trois mois d’octobre à janvier, que se produisent 42% des accidents de l’année. »
Et c’est notre province hennuyère ainsi que celle de Liège qui détient la palme. Si 42% des accidents, avec tués ou blessés impliquant un piéton, ont lieu pendant cette période. En Hainaut 38 des accidents ont lieu en automne.
Et cette année, le choc est encore plus violent.
« En effet, désormais, il fait noir, il fait froid, mais cette année particulièrement nous sortons d’une période quasi estivale avec la météo que nous avons connue. Le choc risque va donc être multiple pour le retour des automobilistes sur la route aux heures de pointe. »
Cette augmentation des accidents en automne est principalement liée à la visibilité, nettement plus faible. Les cyclistes, sont aussi désormais en danger puisqu'un tiers des accidents les impliquant ont lieu en automne et en hiver.
« C’est effectivement particulièrement les piétons que les automobilistes voient assez peu. Ils arrivent à 50km/h, une vitesse normale avec une bonne visibilité, mais dans le noir, les distances de freinage augmentent considérablement. Il faut 20 m à un piéton pour être vu et 50 sur un sol mouillé. »
10 000 kits de visibilité distribués
Pendant les vacances, l’Agence a distribué plus de 10.000 kits de visibilité dans des centres commerciaux wallons. Un équipement qui porte à 150 m la visibilité des piétons et des vélos. Le conducteur mieux averti peut aussi mieux adapter sa vitesse.
« Donc, c’est vraiment important pour les piétons et les cyclistes d’avoir ce petit brassard que l’on peut mettre à sa jambe ou à son bras. Je vous invite à faire l’expérience quand vous sortez le matin et de regarder les gens, on les distingue assez peu. C’est un outil facile, pratique et qui permet de sauver des vies et c’est cela que l’on veut.»
L’automobiliste a aussi sa responsabilité bien sûr et le meilleur moyen de prévenir, c’est d’avoir un véhicule en bon état.
Mieux voir et être mieux vu
Il s’agit aussi de redoubler de vigilance et d’adapter sa vitesse, particulièrement quand on passe d’une zone éclairée à une zone plus sombre.
Les reflets sur les vitres du véhicule peuvent par ailleurs masquer la présence d’un piéton ou d’un cycliste, il est dès lors primordial de veiller à toujours circuler les vitres sèches et désembuées.
Enfin, les phares jouent évidemment un rôle primordial en termes de visibilité.
« L’automobiliste doit surtout être attentif à bien les régler, mais aussi à avoir une bonne visibilité. Avant, nous pouvions facilement changer nos phares nous-mêmes, aujourd’hui la technologie ayant évolué, il faut être plus prévoyant, car en cas de soucis, il faudra prendre rendez-vous avec son garagiste. Ce n’est pas pour rien que les phares sont vérifiés au contrôle technique qui est aussi un outil de sécurité routière quelque part. »
"Ensemble, partageons mieux la route pour préserver la vie de tous". Un slogan qu’il ne faudra donc pas perdre de vue en ces jours qui raccourcissent.