Un projet pilote a été lancé ce mercredi sur 7 autoroutes de Belgique: les radars tronçons qui y sont installés flasheront désormais 24h/24 et 7 jours sur 7. C'est une annonce du ministre de la Justice, Vincent Van Quickenborne accompagné de la ministre wallonne de la Sécurité routière, Valérie De Bue.
En résumé, toute personne roulant à 129 km/h ou plus (puisque la marge d'erreur technique du radar reste, elle, d'application) se verra infliger une amende sans discuter. Il ne sera donc plus question d'appliquer une marge de tolérance, ce seuil de vitesse supplémentaire, supérieur à la limite de vitesse légale, à partir duquel on dresse un procès verbal.
En collaboration avec la police de la route, le département de la Justice a démarré cinq projets pilotes en Wallonie et deux en Flandre.
En Wallonie, ils concernent :
- la E42 Fleurus - Jemeppe-sur-Sambre dans la direction de Namur
- l'A7/E19 Seneffe - La Louvière dans la direction de Mons
- l'A16/E42 Bernissart - Péruwelz dans la direction de Tournai
- l'A54/E420 Charleroi - Pont-à-Celles dans la direction de Nivelles
- l'A4-E411 Assesse - La Bruyère dans la direction de Bruxelles
En Flandre, ils concernent :
- l'E19 dans le Craeybeckxtunnel dans la direction de Bruxelles
- l'E314 Lummen - Halen dans la direction de Louvain
À titre d'exemple, sur l'A54 en direction de Nivelles, sur la base d’un monitoring effectué entre le 1er septembre et le 30 septembre 2021, 483 conducteurs ont été flashés à 141 km/h ou plus, et 2.822 conducteurs à 129 km/h ou plus.
Sans marges de tolérance supplémentaires, on flashera donc plus de cinq fois plus de conducteurs en excès de vitesse par mois!
Évaluer la charge de travail
Ces projets pilotes s'inscrivent dans le cadre de la création du parquet central pour la sécurité routière qui doit assurer un traitement uniforme des infractions dans ce domaine. Ils permettront d'identifier avec précision la charge de travail supplémentaire réelle que cela représente pour la police et la Justice de flasher en continu et sans marge de tolérance, a expliqué le ministre dans un communiqué.
Jusque maintenant, cette marge de tolérance (à ne pas confondre donc avec la marge d'erreur technique du radar qui reste inchangée, à 129km/h donc), ainsi que la désactivation des radars à certaines heures, permet de limiter l'afflux de contraventions pour excès de vitesse, et de ne pas dépasser la capacité de traitement du parquet.
Afin de faire face au nombre accru de dossiers, le département de la Justice s'engage à renforcer la capacité de la plateforme de recouvrement numérique "Crossborder". D'ici fin 2022, Ce ne sont pas moins de 45 collaborateurs qui seront recrutés au niveau du ministère public et près de 30 collaborateurs au niveau des cours et tribunaux.
Un parquet central pour la sécurité routière
La création de ce parquet devrait permettre de réduire la charge administrative des parquets de police. Actuellement, 80 % des amendes routières sont des perceptions immédiates. Il s'agit le plus souvent de dossiers simples, mais qui prennent malgré tout beaucoup de temps. En centralisant ce traitement administratif, une capacité sera libérée dans les parquets de police afin qu'ils se concentrent sur les infractions les plus graves.
Pour ce qui est de la police, des moyens supplémentaires sont prévus pour le constat des infractions. La procédure pour recruter 35 personnes est en cours. En outre, certaines tâches seront automatisées. Le personnel perd actuellement beaucoup de temps à traiter et à vérifier les données, l’objectif est d’entièrement automatiser la procédure à long terme.
Par ailleurs, l'activation des radars-tronçons se poursuit. Pour le moment, 72 radars tronçons actifs sont reliés aux centres régionaux de traitement de la police. Dans les mois à venir, 36 radars tronçons supplémentaires seront activés, dont 12 en Wallonie et 24 en Flandre.
Avec 44 tués sur la route par million d’habitants, la mortalité routière en Belgique est supérieure à la moyenne européenne. Les recherches montrent que les radars tronçons réduisent le nombre de victimes mortelles d’au moins 56 %. Les radars fixes réduisent le nombre d’accidents de 20 %.