Face à la menace potentielle pour l'environnement et aux nuisances que provoquerait le projet de centre de tri à Gosselies, Ecolo a tenu à exprimer son inquiétude. Caroline Taquin, la bourgmestre de Courcelles, a fait de même.
La colère gronde à Courcelles, suite à l'annonce d'un projet d'un centre de tri. Et il est peu dire que la quiétude des riverains serait fortement compromise par les activités d'un centre pareil à Courcelles. Les nuisances sonores et poussières générées dues à l’activité industrielle, le va-et-vient des camions, et les odeurs liées au traitement des déchets auraient un réel impact sur la qualité de vie des riverains. Sans oublier que la tranquillité de leur cadre de vie serait sérieusement altérée, entraînant des impacts négatifs sur leur bien-être physique et mental....
Sans oublier que les potentiels impacts environnementaux, tels que les émissions de particules fines, le pompage du plan d’eau, l'impact sonore d’une centaine de camions supplémentaires interpellent. Ces éléments pourraient avoir des conséquences sur les écosystèmes locaux, mettant en péril la survie de nombreuses espèces végétales et animales sur le site de Trévieusart. Ce dernier est défini comme « Site de Grand Intérêt Biologique (SGIB) » et comporte actuellement 89 espèces protégées...
Face à cette situation alarmante, Julien Lechat, coprésident Ecolo de la régionale de Charleroi Métropole s’exprime via un communiqué de presse : « Nous nous étonnons que le projet soit de classe 2 et permette une étude d’incidence mineure ». Robin Glineur ajoute : « Nous appelons à une évaluation environnementale approfondie du projet de centre de tri à Gosselies, prenant en compte tous ses impacts potentiels sur l'environnement, la santé publique et le bien-être des populations locales. En terme d'aménagement du territoire, ce projet nous pose de solides questions. » Comme annoncé dans le communiqué de presse, le député wallon, Christophe Clersy, interrogera d'ailleurs le Ministre Borsus à ce sujet, au Parlement de Wallonie.
Ecolo en profite pour rappeller qu’il est essentiel que toutes les alternatives possibles soient examinées afin de préserver l'intégrité écologique de la région et le droit des riverains à un environnement sain et paisible...mais alors, à qui la faute?
De l'autre côté, la commune de Courcelles s'est aussi exprimée via un communiqué de presse, et s'inquiète du peu de retour de la ville de Charleroi:
"La Commune de Courcelles est offusquée/scandalisée d’avoir appris, fin de la semaine dernière, par des citoyens qu’une enquête publique, prenant fin ce mardi 27 février, s’est déroulée sur le territoire de Charleroi pour la demande d’un permis unique pour l’implantation entre-autres d’un centre de tri et d’une centrale à béton à Gosselies, non loin de la chaussée de Courcelles, à environ 850 m à vol d’oiseau de la société Keyser.
Même si les fonctionnaires technique et délégué ont estimé que Courcelles n’avait pas son mot à dire, du fait
de son écartement de l’enquête publique, en tant que commune limitrophe, nous émettons un avis défavorable à ce projet et ce pour diverses raisons probantes."
La santé des citoyens est la priorité !
"Une telle exploitation va regrouper des déchets dits ‘dangereux’, tels que l’amiante et provoquera incontestablement de la pollution (de l’air, de l’eau et du sol). C’est déjà un combat de tous les jours avec le broyeur à métaux implanté à proximité provoquant des nuisances aux riverains sans qu’il faille rajouter un nouveau site polluant à proximité !
Concernant la société Keyser, il apparaît important de tenir compte des différents rapports de l’ISSeP sur l’air ambiant, les sols, les poussières réalisés en 2019 ainsi que du biomonitoring et des compléments d’impacts et de risques effectués également par l’ISSeP en 2020 afin d’évaluer l’impact de la présence d’un broyeur à métaux dans l’environnement.
La commune de Courcelles estime donc qu’il est prématuré de décider d’implanter ce type d’infrastructure à proximité du broyeur à métaux. Surtout que la commune ne dispose toujours pas des résultats du biomonitoring malgré les diverses sollicitations auprès de la ministre Tellier !"
Les nuisances sonores, olfactives et environnementales
"Ce projet va irrémédiablement augmenter le trafic routier, notamment par la circulation excessive de camions à cet endroit. Un charroi important qui provoquera nuisances sonores et olfactives auprès des riverains. Mais pas seulement… La N582 reliant Courcelles à Gosselies étant une voirie régionale fortement fréquentée et qui rencontre actuellement déjà des embarras de circulation aux heures de pointe. A ajouter à cela que cette voirie vient d’être rénovée et équipée d’une piste cyclable !
Sans compter, à proximité, l’ancien site minier, le terril du Grand Conty qui est devenu un refuge naturel avec une végétation très variée et une biodiversité particulièrement riche. La présence de plantes rares souligne l'intérêt botanique du site, qui a fait l'objet d'inventaires dans le cadre de l'Interreg Destination terrils. Ce terril du Grand Conty constitue également un milieu de substitution pour de nombreuses espèces animales dont certaines sont qualifiées de rares ou bénéficient d'un statut de protection légale en Région wallonne, voire à l'échelle de la Communauté européenne.
Il est de notre devoir de protéger ces sites naturels riches biologiquement.
Courcelles ne peut avoir un décor aussi néfaste comme porte d’entrée ! Charleroi a vite fait de concentrer ce type d’entreprises au plus loin de son centre-ville ! Les balades le long du canal ou encore sur le RaVel … ne s’en trouveraient que dégradées par un paysage bien sombre.
Dans une volonté de préservation de la nature et sa biodiversité, de mobilité douce, de découvertes urbaines, de développement du territoire et de patrimoine, nous devons protéger ses lieux qui sont chers à nos citoyens !
La Commune de Courcelles déplore que les fonctionnaire technique et délégué n’aient pas déterminé que ce projet pouvait être susceptible d’avoir des incidences notables sur l’environnement et de ce fait ne pas avoir imposé la réalisation d’une étude d’incidences. Elle déplore également le manque de communication et de transparence entre communes limitrophes.
Tenant compte des différents points repris ci-dessus, envisager ce type d’implantation ne peut se faire sans une connaissance approfondie des potentielles retombées de l’exploitation et des risques qu’encourent les citoyens qui séjournent à proximité de ce site."
Selon la commune de Courcelles, la Ville de Charleroi n’a pas répondu à leurs sollicitations.
« Outre le fait de pas avoir été consultée par la commune de Charleroi de cette enquête, la santé publique
est une priorité pour nos citoyens et nous ne voulons pas d’un Keyser ‘bis’ aux portes de Courcelles. Nous
continuons le combat avec l’entreprise Keyser. Nous avons sollicité plusieurs fois la ministre Tellier pour
obtenir les résultats du biomonitoring et à ce jour nous n’avons pas encore eu de réponse ! S’il le faut, je
reprendrai de nouveau mon bâton de Pèlerin pour m’opposer fermement à ce projet pour le bien-être de nos
riverains et Gosseliens » Caroline Taquin, Députée-Bourgmestre, via communiqué de presse.
Caroline Taquin n'a pas hésité à s'exprimer aussi sur ce projet sur les réseaux sociaux: