La Fédération des Associations des Médecins Généralistes de Charleroi l’affirme, la recrudescence de l’épidémie COVID-19 suite à la rentrée des classes et aux retours de vacances met la médecine générale sous haute tension.
Les médecins généralistes carolos tirent la sonnette d’alarme face à des exigences administratives qu’ils jugent superflues et dénuées de fondement dans le cadre d’une gestion adéquate d’un événement sanitaire au sein d’une collectivité.
« On a appris a faire des papiers a distance, essayer d’estimer le risque de rencontrer un patient par rapport à ses symptômes, et par ailleurs gérer une tonne de demandes qui sont purement administratives. C’est là qu’on tire la sonnette d’alarme. On doit un peu enquêter avant de prendre une décision. » explique Pierre Bets, le responsable communication de la FAGC.
Par exemple, lorsque la direction d’une école prend la décision de fermer une classe ou une école en concertation avec la médecine scolaire, la logique voudrait que cette action soit coordonnée par un seul et même médecin, en l’occurrence celui du centre PSE. Renvoyer les élèves vers leur médecin traitant risque de voir bon nombre d’entre eux échapper à ce dépistage collectif.
« Un exemple ce matin, l’école a demandé que je rédige un certificat de quarantaine jusqu’au 29/09 pour un enfant dont l'institutrice est positive . Cette institutrice est-elle vraiment positive ? Cet élève, est -il vraiment dans une école ou la classe est fermée ? Je ne sais pas. Et je dois réaliser un certificat pour couvrir un enfant que je n’ai pas besoin de voir. Je suis confronté à réaliser un certificat sur demande. (…) Ici on nous demande de réaliser un certificat qui va probablement finir dans une farde pour obtenir des subsides scolaires. C’est vraiment du travail qui ne nous incombe pas ! »
Les médecins mettent en garde
Selon la Fédération des Associations des Médecins Généralistes de Charleroi, toutes ces exigences administratives risquent de mettre à mal le moral des professionnels de la santé. Certains sont proches du burn-out, d’autres sont épuisés.
« On est sur tous les fronts. On reçoit ces demande administratives, on reçoit des tests, les résultats des tests, on supervise des centre de testing. Pour le moment, vous avez des délais longs pour avoir des résultats ou les testing. Pendant ce temps, les familles vous contactent. On a l’impression qu’on doit tout gérer et tout est source d’énervement, de contrariété. A un moment donné, cela crée le burn-out. »
Pour signifier leur ras-le-bol, les 430 généralistes carolos mèneront une action qui consiste à un tri administratif.
« Pour nous ces documents sont inutiles. Nous sommes pragmatiques. On veut soigner les gens, on ne veut pas faire la grève, on ne veut pas arrêter de travailler. On sait que la population a besoin de nous, mais on veut aussi se faire entendre. Nous sommes là pour soigner ! »
Mais les médecins rassurent. Ils rédigeront toujours tous les autres documents administratifs nécessaires pour les patients malades ayant besoin de soins.