Le gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles a bouclé ce vendredi son conclave budgétaire, parvenant à un ajustement du budget 2022 et à un budget initial 2023 "sans décision de politique nouvelle", mais en tenant compte malgré la "situation délicate" de la nécessité de soutenir les différents secteurs (enseignement, culture, accueil de l'enfance, etc.) en pleine crise énergétique. Le gouvernement au complet l'a détaillé dans la foulée, en conférence de presse vendredi après-midi.
Pour que les écoles, crèches, lieux culturels et autres puissent faire face aux factures énergétiques en forte hausse, une enveloppe spéciale de 150 millions d'euros est dégagée. Une "partie pré-affectée" de cette nouvelle enveloppe "pourra déjà être versée dans les prochaines semaines", précise le ministre du Budget Frédéric Daerden (PS), tandis qu'une autre partie servira à une "veille" de l'impact de la crise énergétique. 65 millions sont en tout cas déjà prévus comme dépenses pour 2022.
Le gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles a également décidé de poursuivre et élargir vers le primaire sa politique de gratuité des frais scolaires: elle sera étendue dès la rentrée prochaine (rentrée des classes 2023) aux 1re et 2e primaires. Un budget de 8 millions d'euros est prévu pour cela, qui se traduira en une subvention forfaitaire par élève.
Onze associations rassemblées autour de la Ligue des familles avaient lancé cette semaine un appel en ce sens. Depuis quelques années, la "gratuité scolaire" effective était déjà en vigueur pour les maternelles, ce qui évite en principe aux parents de devoir acheter du matériel pour leur enfant.
Comme nous le savons, les urgences absolues se succèdent depuis 2020. Et aujourd’hui la crise énergétique paralyse véritablement notre pays d'une façon inimaginable. Nous vivons dans l’incertitude la plus complète et certains plongent déjà dans des situations de précarité dramatique. Les indépendants et les entreprises, quelle que soit leur taille, n’osent plus investir, ne savent parfois plus produire ou se retrouvent face à des choix douloureux. Le Gouvernement wallon a dû y penser en prenant conscience de cette réalité qui nous frappe de plein fouet.
Dans son communiqué, le gouvernement wallon revendique n'avoir jamais regretté le déploiement de l’intervention publique réalisée pour répondre aux crises successives du Covid, des inondations et de la guerre en Ukraine. Et il en sera apparemment de même pour la crise énergétique.
Actualisation du Plan de relance
Pour soutenir cet effort, le Gouvernement a notamment revu son plan de relance afin de coller aux nouveaux besoins. Un peu moins de 10 % des montants du Plan de relance ont été dégagés en faveur de mesures pour faire face à la crise énergétique. Les conséquences de la crise entrainent de nombreux retards sur les projets d’investissement, ce qui explique le report de certains projets. D’autres projets sont abandonnés. Quant aux projets développés avec les partenaires sociaux, ceux-ci ont été confirmés.
Au total, plus d’1,5 milliard seront mobilisés pour la relance wallonne en 2023, dont plus de 300 millions issus du Plan de relance européen.
Mesures face à la crise
- Contribution des GRD et des grands producteurs d’énergies renouvelable pour diminuer la facture énergétique des citoyens
- Rénovation logements et bâtiments
- Investissements dans les énergies renouvelables
- Mesures d’urgence
- Aides directes aux indépendants et entreprises
- Garanties, facilités de paiement et prêts bonifiés pour les indépendants et entreprises
- Indexation des APE
- Aides directes aux institutions d’aide et de soins
- Non-indexation des loyers des passoires énergétiques
- Maintien de l’indexation des allocations familiales
- Non-augmentation de la facture déchets pour les citoyens
- « Aide mobilité » pour les aides familiales et ménagères
- Mesures moyen et long-terme
- Réforme et augmentation des primes énergie
- Augmentation des budgets Renopack/Ecopack
- Aides aux audits énergétiques des entreprises
- Soutien à l’accès à la propriété
- Doublement de la prime pour la formation des demandeurs d’emploi
Efforts structurels
- Monitoring et adaptation de l’ensemble des dépenses et des recettes
- Réduction de 8% des indemnités ministérielles
- Maitrise des dépenses dans toutes les administrations et cabinets
- Optimisation et renforcement de la mobilité interne et volontaire des agents de la fonction publique
- Gestion dynamique des participations financières de la Région
- Optimisation des perceptions des amendes administratives (poids lourds en surcharge, lutte contre la délinquance environnementale)
- Réforme du dispositif aides à l’emploi (impulsion)
- Réforme du dispositif des chèques-entreprises