Le 25e congrès des économistes s’est tenu toute la journée ce jeudi au campus de Charleroi. Cette année, le congrès s’est penché sur la transition énergétique, un des grands chantiers de la transition climatique. Économistes, juristes, politologues et autres experts ont débattu sur les moyens d’atteindre les objectifs.
La Belgique et l’Europe se sont engagées d’être climatiquement neutres d’ici 2050. Aujourd’hui, l’énergie représente près de 3/4 des émissions de gaz à effet de serre. Les experts présents ce jeudi ne parlent plus d’objectif, mais plutôt de moyens pour y arriver. « Il faut poursuivre sur la voie de l’action qui ne sera pas facile à expliquer à la population, explique Etienne De Callataÿ qui est chargé de cours à l’UC Louvain. Je pense que ce qu’il nous faut faire, c’est sensibilisé. Mais ce n’est pas tout, il faut aussi étudier parce qu’on sait que: peut-être que la voiture électrique est une bonne idée ou peut-être pas, idem pour l’hydrogène. C’est ça aussi le rôle des économistes, voir quelles sont les solutions qui donnent le meilleur rapport d’impact pour le plus faible coût, à la fois économique et budgétaire, mais aussi en termes d’incidence sur le bien-être de la population au sens large ».
La Belgique réduit ses émissions de l’ordre de 1% par an
Le pays doit passer à un rythme de 5 à 6%. C’est un grand défi qui concerne tout le monde, les politiques, les entreprises et la population. « Changer de mobilité en passant de la voiture au vélo si c’est possible, utiliser plus souvent les transports en commun, manger moins de viande. Tout ça réduit l’empreinte carbone sans coût », propose la professeure d’économie à l’ULB Estelle Cantillon.
On est à quelques mois des élections, ce congrès arrive quelque part à point nommé. Pour que cette transition s’amorce, il faut qu’il y ait une acceptation sociale, mais aussi, et surtout, une volonté politique.
« Nous n’avons par exemple pas, au niveau fédéral comme dans d’autres pays, une commission dont l’objectif est de tracer la voie pour la transition énergétique et d’autres transitions, constate l’économiste Philippe Defeyt, nous n’avons pas cet organisme où peuvent se construire des consensus, nord sud, gauche droite, écologiste non écologiste. Rien que cela nous (la Belgique, NDLR) handicape fameusement ».
La Belgique a 5 grands défis pour assurer sa transition énergétique: réduire la dépendance aux énergies fossiles, minimiser les coûts de transition, assurer une adéquation entre les objectifs climatiques et les politiques publiques, et enfin, s’assurer de l’acceptabilité sociale des mesures.
O.Boh