Ce dimanche 17 mai, ce sera la Journée mondiale contre l’homophobie et la transphobie. Une journée qui sera célébrée de manière un peu plus particulière, puisque cette année par exemple il n’y aura pas la traditionnelle Pride dans les rues du centre-ville de Bruxelles qui rassemble des milliers de personnes.
À l’occasion de cette journée, Unia, le centre interfédéral pour l’égalité des chances a publié ce vendredi les chiffres relatifs aux dossiers concernant des discriminations de personnes LGBT dans le royaume. Un nombre record, puisque 133 dossiers ont été ouverts.
« Cela peut s’expliquer par deux phénomènes. Premièrement on a toujours des agressions homophobes, transphobes, biphobe, interphobe même. On a encore besoin de sensibiliser la population et de discuter, parce que c’est essentiellement de la peur et de la méconnaissance envers cette population. Mais il y a aussi une autre explication, c’est le fait qu’on en parler de plus en plus et qu’on ose porter plainte ou en tout cas faire un signalement auprès d’Unia. » explique Cailean Dangreau, assistant social à la maison Arc-En-Ciel de Charleroi.
Sur les 133 dossiers ouverts, 35 concernaient des personnes homosexuelles discriminées ou harcelées sur leur lieu de travail. Unia est allé trois fois en justice durant l’année 2019. Par ailleurs, le centre constate que le confinement a contribué à une recrudescence des violences intrafamiliales envers les jeunes LGBTQI+.
« Je reçois énormément de messages, qui sont surtout des mails ou des messages sur Messenger… sans grand étonnement quand il s’agit de violence familiale. Ce sont des situations compliquées, parce que quand on est mineur, ou encore aux études, c’est un peu compliqué de partir du domicile familial. Ce sont essentiellement des personnes qui ont besoin de parler et de savoir comment gérer la suite sur le long terme. Ça va des faits les plus légers avec une sorte de petite moquerie jusqu’à des effets plus graves avec des coups et des blessures. »
La Belgique, un pays gay-frendly
ILGA-Europe a publié hier sa Rainbow Map. C’est une carte interactive qui met en lumière la situation actuelle en termes de droits et de législations pour les personnes LGBTQI+ en Europe. En d’autres termes, cette carte met en avant la façon dont les personnes LGBTQI+ sont protégées à travers l’Europe sur un point de vue légal. Cette année, la Belgique arrive en deuxième position avec le Luxembourg.
« C’est réjouissant, mais à première vue je ne pensais pas que la Belgique était si haut dans le classement. Mais que faut-il changer pour que la Belgique remonte dans ce classement ? Par exemple la GPA qui n’est pas légalisée en Belgique. Ce n’est donc pas interdit ni autorisé, c’est la porte ouverte à toutes les dérives. Certains se rendent aux États-Unis ou dans les pays de l’Est pour avoir un vrai contrat et légaliser le fait. En Belgique, depuis 2018 on peut changer la mention de son sexe sur ses papiers d’identité sur simple déclaration. Mais il n’y a pas de reconnaissance des personnes qui sont non-binaire. »
La maison Arc-En-Ciel toujours présente malgré le confinement
Dans notre région, la maison Arc-En-Ciel de Charleroi accueille toutes les personnes qui souhaitent des renseignements, ou juste discuter. Il y a énormément d’activité dans les locaux ou à l’extérieur comme la fête de l’Amour.
Durant cette période, les locaux sont fermés, mais un numéro et une adresse mail sont disponibles pour prendre contact avec un assistant social qui peut répondre à vos questions.
Toutes les infos sont disponibles sur maccharleroi.be ou sur facebook.com/maccharleroi
