La société Kennes Editions, basée à Gerpinnes débute l'année 2024 sous le signe du renouveau et de la sérénité. La maison d'édition carolo avait été mise en procédure de réorganisation judiciaire en avril 2023 pour éviter la faillite.
Depuis le covid et la succession des crises, le secteur du livre, notamment le livre jeunesse, avait été mis à mal. Aujourd'hui donc, bonne nouvelle, Kennes Edition vient de sortir de sa réorganisation judiciaire, en se repositionnant et en misant sur l'avenir. Explications.
Après un combat de plus de deux ans, au siège de Kennes Editions à Loverval, on respire… enfin.
La PRJ (Procédure de Réorganisation Judiciaire) entamée en avril 2023 s’est clôturée en décembre. Cela ne s’est pas fait sans mal, d’abord au niveau du personnel salarié. Aujourd’hui, Dimitri Kennes relance l’entreprise, seul avec son épouse dans la structure. L’activité revient de très loin, mais le repositionnement vers la non-fiction semble porter ses fruits.
"On a eu une décision qui nous a permis de reprendre les rênes de la maison d'édition, mon épouse et moi, donc de devenir complètement indépendants et en même temps, on a les fruits d'une politique qui était menée depuis quelques temps, qui visait à nous installer plus sur le marché de la non-fiction. Ça a été une période très compliquée, avec aussi un endettement qui était lourd. Malheureusement, il y a quelques personnes, quelques fournisseurs qui en ont souffert, mais pas les auteurs, pas les libraires. Donc on a réussi à préserver ça et on peut redémarrer avec une structure qui est saine financièrement et qui a un catalogue qui a douze ans aujourd'hui, contenant un certain nombre de locomotives", confirme Dimitri Kennes.
Le secteur du livre jeunesse est en déclin depuis plus de deux ans. En cause, le confinement et l’explosion de la demande pour des livres encore plus spécifiques, comme les mangas, ce qui n’est pas la spécialité de l’éditeur carolo. Dans cette crise du livre, un repositionnement était vital pour Kennes Edition qui courait vers la faillite, mais qui visiblement a fait le bon choix.
Kennes édition repart donc avec une situation financière saine et garde son créateur à sa tête. Pourtant, un repreneur était intéressé par l’intégralité de l’activité. Mais il s’est désisté au dernier moment. Dimitri Kennes a alors décidé de tenter le tout pour le tout.
Si la sérénité est revenue, la vigilance s’impose donc pour Kennes éditions, qui a pu, malgré cette période difficile, honorer tous ses contrats avec ses auteurs.
"Mais la leçon, en tout cas, que moi je tire de ce qui nous est arrivé, c'est qu'effectivement, il peut y avoir des changements plus rapides qu'on ne l'imagine. Moi, je n'ai pas vu arriver ce mouvement vers le manga. Il y avait un mouvement latent avec la télévision comme Netflix, donc tout ce qui est plateforme de streaming qui a pris de l'ampleur auprès des jeunes".