C'est la 8e fois que la marche au flambeau pour le maintien du haut-fourneau 4 est organisée. Au départ de la gare de Charleroi-sud, les défenseurs d'HF4 ont d'abord allumé leur flambeau pour prendre la direction du site où se trouve le mastodonte d'acier. Une marche symbolique qui est devenue une sorte de tradition pour ne pas oublier notre passé sidérurgique.
Cette marche au flambeau est devenue au fil des années une lutte symbolique pour la sauvegarde du haut-fourneau 4. Revêtus de leur long manteau d’aluminium, les anciens sidérurgistes sont en tête du cortège. « Il y a eu 21 hauts-fourneaux dans la région de Charleroi et il n’en reste plus qu’un, et c’est le HF4. Il faut le garder en mémoire pour tous les sidérurgistes qui ont travaillé dans la région. Car la sidérurgie, à une certaine époque, faisait travailler presque 100 000 personnes », explique Luigi Spagnuolo, le président de l’association HF4 Charleroi.
Le but: préserver cette cathédrale de métal
Pendant des années, on a coulé et battu le fer, et cette cathédrale de métal est aujourd’hui le dernier témoin de notre passé sidérurgique.
« C’est un patrimoine que l’on veut absolument conserver, pour la mémoire des anciens qui sont tombés et pour ceux qui tombent encore. L’idée est aussi de faire connaître à notre jeunesse d’où l’on vient, un peu comme les mineurs, les verriers », raconte Patrice Chalmagne, un ancien brigadier du haut-fourneau 4.
Aujourd’hui le HF4 est attaqué par la rouille et le temps. Beaucoup veulent réhabiliter le site comme c’est le cas en Allemagne ou en France, à Uckange en Moselle, où le haut-fourneau U4 a été transformé en parc. « On doit conserver ce haut-fourneau pour y faire de la culture, avec aussi un volet pédagogique pour les plus jeunes mais également au tourisme. On pourrait voir s’y produire des spectacles ou des expositions », lance Luigi Spagnuolo.
Aujourd’hui, des flambeaux pour la mémoire, demain, une visite touristique comme en France. Réhabiliter pour mieux se souvenir ou apprendre d’une époque, c’est tout l’objet du débat pour que le haut-fourneau 4 entame sa deuxième jeunesse.