Les tarifs belges pour les produits postaux, en particulier le timbre prior domestique, sont trop élevés, ressort-il mardi d'une étude de l'Institut belge des services postaux et des télécommunications (IBPT), qui a comparé les prix en vigueur dans 34 pays européens.
Selon cette étude internationale, la Belgique affichait pour le timbre prior domestique le 3e tarif le plus élevé en termes nominaux de la liste des pays européens en 2023. "Pour le non prior, la Belgique occupe la 7e place, tandis que notre pays prend la 11e place pour l'envoi d'un colis national de 2 kg", indique l'IBPT. "Lorsque la différence de pouvoir d'achat entre les différents pays est neutralisée, la situation belge s'améliore quelque peu et notre pays occupe respectivement la 6e, 8e et 10e position", contextualise l'Institut.
Concrètement, le prix unitaire d'un timbre prior, qui s'élevait encore à 0,79 euro en 2017, est passé à 2,27 euros en janvier 2024 (soit +187 % ou une augmentation de près du triple en sept ans). Pour le timbre non prior, introduit en 2019, il est question d'une augmentation de 0,95 euro en 2019 à 1,46 euro en janvier 2024 (soit +54 % en cinq ans).
Depuis la nouvelle loi postale de 2018, l'IBPT suit de près les évolutions tarifaires pratiquées par bpost. L'analyse publiée aujourd'hui se distingue par le fait qu'elle tient compte des circonstances spécifiques à chacun des 34 pays examinés, en considérant notamment le volume par habitant, le coût horaire moyen de la main-d'œuvre, le délai de livraison, le poids maximal autorisé, ainsi que la surface et la densité de population du pays. L'actionnariat (éventuel) des pouvoirs publics dans les opérateurs postaux, l'existence (éventuelle) de services d'intérêt économique général et l'existence (éventuelle) d'un timbre non prior en plus d'un timbre prior ont également été pris en considération.
"Bien que l'on ait essayé de tenir compte au maximum de la situation nationale dans laquelle les tarifs postaux ont été fixés, ces analyses montrent que, pour le timbre prior belge, la valeur prédite par les modèles est toujours substantiellement inférieure au tarif nominal. Par conséquent, à la lumière du contexte spécifique belge, l'on s'attendrait à un tarif prior nettement inférieur", conclut l'Institut.
L'IBPT encourage dès lors les autorités compétentes à développer une "politique proactive pour remédier à cette situation". Celle-ci peut consister en l'application d'un mécanisme de "price cap", c'est-à-dire de plafond tarifaire légal, prévu dans la loi postale.