La guerre des prix entre les géants de la distribution alimentaire a incité les consommateurs à revoir leurs priorités. Du côté des producteurs aussi, on change son fusil d’épaule. Les coûts exorbitants les poussent à s’unir au travers, par exemple, de coopérative, comme à Frasnes-lez-Gosselies.
Ils sont producteurs, transformateurs, distributeurs, cavistes ou encore restaurateurs. C’est la coopérative Agricoeur qui les réunit afin qu’ils partagent leur expérience d’acteurs alimentaires. Cela fait partie des nombreux avantages. « Ça permet de réduire les coûts, donc les loyers sont très abordables, surtout pour ceux qui se lancent, précise Eveline, la coordinatrice de la coopérative Agricoeur. Il y a des liens qui se créent entre les différentes activités ».
De la bière au basilic
Par exemple, Virginie cultive plus de 80 variétés de plantes sur place, d’abord dans cette serre avant de les sécher dans cette petite pièce.
Quand on est jeune entrepreneur, c’est intéressant de pouvoir être entouré, car il y a énormément de challenge à relever, explique Virginie Bertimes. Ici, on mutualise beaucoup de choses comme du matériel, toutes sortes de ressources, de l’expérience et de la visibilité.
La coopérative renforce donc les liens entre producteurs. Par exemple, le basilic de Virginie sera utilisé pour la production de la nouvelle bière d’Antoine.
Lorsque c’est possible, on fait appel aux autres producteurs dont c’est plus le métier que nous. Nous ne sommes pas maraîchers, on ne va pas produire du basilic facilement donc quand on peut, on veut se fournir localement, assume Antoine, co-fondateur de la brasserie des Beaux Jours.
Pour Antoine, installer sa brasserie au sein d’une coopérative est un gain de temps, d’argent et de visibilité.
Agricoeur compte élargir son panel d’activités. La coopérative est d’ailleurs à la recherche de fonds pour construire une cuisine partagée professionnelle. Ne plus avoir d'intermédiaire entre le producteur et le consommateur n’est désormais plus une utopie.