Lancé modestement en mai 2019 avant de devenir incontournable avec la crise du coronavirus et les vouchers du plan de relance distribués à la population, le Carol’Or, monnaie complémentaire locale, affiche un bilan des plus positifs. En effet, 3 500 000 Carol’or ont été dépensés auprès des 400 partenaires de l’opération.
Un beau succès, comme le soulignent ses créateurs, puisque cette somme représente plus de 80 % des Carol’or émis. Pourtant, un peu paradoxalement, alors que le Carol’Or se trouvait au centre du plan de relance de la Ville de Charleroi, ses locaux durent, comme tant d’autres, fermer leurs portes au profit du télétravail, empêchant la tenue de diverses animations de sensibilisation prévues quant à la monnaie complémentaire du Pays de Charleroi et de la Haute Sambre. Cela n’a cependant pas empêché le Carol’Or de circuler et d’être valorisé auprès des commerçants ayant choisi de soutenir cette initiative. Les efforts des promoteurs du Carol’Or pour convaincre ces derniers ont porté leurs fruits, démontrant que l’adhésion à la monnaie locale s’avérait totalement neutre au niveau budgétaire. D’ailleurs les partenaires qui ont décliné leur choix en cours de route constituent une exception, alors que ceux qui ont pris le train en marche sont beaucoup plus nombreux !
Avec la fermeture du secteur Horeca, c’est dans le secteur alimentaire que la majorité des Carol’Or a été dépensée, mais la prolongation de validité des vouchers distribués a cependant permis au plus patients de profiter d’une aubaine resto lors du déconfinement. Le Carol’Or s’est donc bien tiré de cette période de tourmente. Mieux, il s’est développé puisqu’un groupe désireux de lancer une monnaie locale en Thudinie avait finalement choisi de s’y rattacher en 2019, ce qui explique sa nouvelle dénomination de « Monnaie complémentaire locale du bassin de vie du pays de Charleroi et de la Haute Sambre » et il continue de s’étendre dans cette région .
Aujourd’hui, « l’effet vouchers » est retombé, mais le Carol’Or poursuit sa circulation en soutien au commerce local pour lequel il représente aussi une sorte de label d’une économie envisagée de manière différente, afin que la richesse produite reste locale. Les bénévoles à la base de sa création accepteraient volontiers un peu de renfort et aimeraient développer la monnaie complémentaire à travers des pôles de concentration de commerces partenaires. Un travail particulier est également mené auprès de secteurs dont la philosophie peut rencontrer celle du projet, comme l’économie sociale ou les acteurs de la ceinture alimentaire… Les idées, en tous cas, ne manquent pas, et on pourrait peut-être même déjà en découvrir certaines concrétisations lors de divers événements de cette fin d’année.