Le conseil communal carolo de ce lundi 22 avril a balayé divers sujets : échangeur derrière la gare, abri de nuit réservé aux femmes, salles communales, etc. En parallèle, une ambiance préélectorale semble s’installer : changement de groupe, affichage…
Après une minute de silence en hommage au policier qui a perdu la vie à Couillet début avril, la séance a débuté par la déclaration d’apparentement de Manon Choël (ex-MR) et de Brahim Ziane (ex-indépendant) au groupe Les Engagés et C+.
À quand l’échangeur derrière la gare ?
Comme lors de chaque conseil, la mobilité faisait l’objet d’une intervention. Cette fois, c’est Tanguy Luambua, conseiller C+, qui a interrogé l’échevin de la Mobilité Xavier Desgain sur les nouvelles entrées et sorties de l’A503. Pour rappel, l’ancien parking situé derrière la gare de Charleroi devrait accueillir d’ici peu un nouvel échangeur. Le projet devait se terminer pour avril de cette année.
Il ne faut pas avoir un œil très attentif pour se rendre immédiatement compte que, dans ce chantier, on est extrêmement loin du résultat attendu 1 an après, alors que le chantier aurait dû être déjà achevé aujourd’hui, indique Tanguy Luambua.
Le conseiller a également rappelé que ce projet impliquait pour sa réalisation la destruction de 15 maisons : certaines ne sont toujours pas expropriées, d’autres font l’objet de squats ou incendies.
Réponse de collège
Vos questions concernent, pour la plupart, la Région wallonne. Mais depuis plusieurs mois, le chantier a bien avancé ! On voit où la voirie va passer. Je vous invite à vous y rendre. Le SPW m’indique que le chantier sera terminé fin de cette année, et peaufiné d’ici le printemps 2025, a répondu Xavier Desgain.
Pauline Boninsegna, conseillère et cheffe de groupe PTB a pointé du doigt le manque d’informations autour de ce chantier. Une remarque à laquelle s’est joint Jean-Noël Gillard, conseiller et chef de groupe Défi, il ajoute :
D’autant plus que ce quartier est compliqué : dépôts clandestins, incivilité… Et c’est renforcé par ce chantier !
Tanguy Luambua a clôturé ce point :
C’est important que nous soyons valablement informés de ces retards. Et, oui ça prend forme, mais c’est la moindre des choses pour un chantier qui est censé être terminé. On reste dans l’incertitude, et les Carolos en payent les conséquences.
Structure de nuit pour femmes : quid des personnes transgenres ?
En novembre dernier, le CPAS de Charleroi recevait un subside wallon pour aménager une structure d'accueil de nuit 100% féminine en 2024. Lors du conseil communal, Manon Choël conseillère C+, a questionné le collège quant à la concrétisation de ce projet, et bonne nouvelle :
Le centre vient d’ouvrir ses portes ce lundi ! 6 équivalents temps pleins ont été engagés pour accompagner ces femmes dans cette structure dotée de 12 lits. L’hébergement proposé est temporaire (15 jours renouvelables). C’était le chaînon manquant entre l’hébergement d’urgence et le relogement, a répondu Philippe Van Cauwenberghe le président du CPAS.
La nouvelle structure est située à l'ancien abri de nuit supplétif du Relais social de Charleroi.
La conseillère a également fait part d’un témoignage :
Un jour, une femme transgenre s’est présentée pour passer une nuit à Dourlet. Le premier réflexe des éducateurs a été de lui donner une place auprès des femmes. Mais celles-ci n’ont pas vu cette arrivée d’un très bon œil et ont insisté auprès des éducateurs pour que la femme transgenre change de local et passe la nuit avec les hommes, un lieu qui ne lui était pas destiné. Cette anecdote peut nous amener à nous poser la question suivante : le nouvel abri ouvrira-t-il ses portes à toutes les femmes ?
Nous avons déjà accueilli une personne transgenre au sein de nos structures, en prenant en compte ses besoins et attentes, mais aussi ceux des autres personnes pas toujours réceptives. Si nous avons d’autres demandes de ce type, nous ferons la même chose : nous ferons en sorte de l’accueillir là où la personne sera le plus en sécurité, conclut Philippe Van Cauwenberghe.
Tant à Charleroi qu’en Wallonie, il n’existait pas de structures uniquement réservées aux femmes.
Que deviennent les salles communales en travaux ?
Questionné par Jean-Philippe Preumont, conseiller et chef de groupe PS, Xavier Desgain échevin des Bâtiments a fait le point sur les travaux au sein des salles destinées au monde culturel et associatif carolo :
- Le centre culturel de Gosselies : le dossier est en suspens pour quelques semaines
- Le salon communal de Marchienne : avant d’entamer le chantier, il faut régler le problème d’alimentation en électricité (lié aux travaux de la piscine)
- Le Cinq (Eden) : les travaux sont terminés
- Le centre culturel de Couillet : la remise en conformité est programmée
- Le centre culture de Mont-sur-Marchienne : le rapport des pompiers va permettre d’agir sur les points à régler pour augmenter la jauge de visiteurs
- Le Temps Choisi : les offres ont été ouvertes au mois de mars : l’attribution sera actée d’ici peu
Le conseiller espère pouvoir re discuter des échéances en commission.
Par la même occasion, Xavier Desgain a profité du conseil communal pour faire taire une rumeur : non, la place Francq à Jumet Heigne ne sera pas fermée à la circulation.
Des règles pour les affiches électorales
Qui dit élections, dit bien sûr l’affiche électorale (vous l’avez remarqué). Une ordonnance de Police a règlementé cet affichage : « le Conseil communal mettra à la disposition des partis des emplacements réservés à l'apposition d'affiches électorales et assurera une répartition équitable de ces emplacements entre les différentes listes ». L’affichage sera donc contrôlé, la police y veille.
Ce point a suscité quelques discussions autour de l’ordre dans lequel se fait l’affichage.
C’est très bien qu’il y ait des règles. Mais qu’en est-il de l’ordre ? Dans certaines villes, on respecte l’ordre de tirage au sort des listes : les panneaux sont dans le même ordre que celui dans lequel on retrouve les listes sur le bulletin. Quelle est la méthode à Charleroi ? s’est questionné Tanguy Luambua, conseiller C+.
Les affiches (notamment sur le site internet) ont été organisées bien avant ce tirage au sort. Les partis sont donc disposés dans un ordre aléatoire, a précisé Lahssen Mazouz, directeur général.
Complètement aléatoire, j’en suis sure, a réagi ironiquement Nicolas Tzanetatos, conseiller et chef de groupe MR.
Nicolas Kramvoussanos, conseiller indépendant, a lui estimé que les élections étaient synonymes de remise des compteurs à zéro : il regrette que les partis soient si clairement notifiés. Jean-Noël Gillard, conseiller et chef de groupe Défi, a regretté le manque de grillages et a rappelé le coût financier et environnemental de ces opérations