Un plan de mobilité à l’échelle de Charleroi Métropole, c’est ce à quoi travaille actuellement le service infrastructure de Wallonie. A Charleroi, c’est Espace environnement qui abrite l’information sur son site et qui permet à chaque citoyen qui le souhaite de répondre, en quelques clics, à une consultation sur la manière dont il se déplace et dont il aimerait à l’avenir se déplacer. L’objectif est d’adapter la politique régionale en matière d’infrastructure à la réalité de terrain. Voilà qui est louable encore faut-il que les citoyens jouent le jeu !
Le service public de Wallonie Infrastructure travaille, depuis le début de cette année, à l’élaboration d’un plan de mobilité territorial à l’échelle de Charleroi Métropole qui va donc bien au-delà de la Métropole.
Didier Castagne est le fonctionnaire principal, celui qui dirige la mise en place de ce plan, il nous explique l’objectif poursuivi.
« Donc, on se situe dans l’optique d’un plan à l’échelle de Charleroi Métropole, et nous avons pour mission de déterminer sur base d’un portrait et des caractéristiques du territoire quels sont les principaux besoins, puisque la mobilité n’est pas une fin en soi, ce n’est jamais que faire en sorte de pouvoir se déplacer pour accéder à toute une série d’activités. »
Pourquoi Charleroi Métropole ? parce qu’il serait inconcevable de ne considérer que l’intra-ring ou les communes du grand Charleroi et de considérer la métropole comme une île isolée.
Charleroi se fait donc tirer le portrait, ensuite, le SPW passera à l’action, comme ça a déjà été le cas à Liège notamment.
« L’objectif global est de définir des politiques de mobilité depuis le piéton, jusqu’à la route en passant par le transport en commun et le vélo. De définir toute une série d’actions qui vont permettre progressivement de mieux desservir le territoire et de la façon la plus adaptée possible selon que l’on se situe en milieu urbain ou rural. »
Si nous reprenons l’exemple de Liège. Le plan de mobilité y a été approuvé il y a 3 ans, et depuis différentes actions prévues ont été menées dont certaines seront visibles surtout lors de la mise en service du tram urbain. Il y a aussi toute une série d’actions sur le vélo et sur la gestion plus globale de la mobilité.
Nos collègues de RTC Liège en ont fait une série que vous pouvez voir sur leur site internet.
Il reste deux mois, ensuite il sera trop tard !
Mais revenons chez nous ! Une consultation est actuellement en ligne et vous permettra non seulement de décrire vos modes de déplacements, mais aussi d’exprimer vos souhaits pour l’avenir.
Jérémy Tournay, fonctionnaire au SPW pilote cette enquête.
« Le fin fond de cette enquête c’est de compléter le diagnostic, mais aussi de bien comprendre quels sont les problèmes au jour le jour des usagers du territoire. Connaitre les habitudes des usagers au quotidien, leurs destinations et quels sont leurs obstacles en terme de mobilité. Quels sont les points que l’on pourrait améliorer. »
Le BHNS, le méga projet de Charleroi
Ce projet de plan de mobilité, n’est pas le plan communal de mobilité de la Ville, mais l’un ne va pas sans l’autre et notamment dans l’épineux dossier du BHNS, comme le rappelle, Didier Castagne.
« Ce que prévoit le décret, c’est que lorsqu’il existe un Plan supra communal, les plans communaux se mettent en conformité avec la stratégie qui est mise en place à l’échelon supérieur. Le BHNS dépasse pour partie, le territoire de la ville de Charleroi, donc on est clairement dans un projet de nature métropolitaine. »
Et après ?
Pour l’instant, 200 personnes ont répondu à la consultation populaire, ce n'est pas assez ! Le territoire couvert compte un peu moins de 600 000 habitants. A vos PC donc ! Pour faire vivre cette enquête et être les acteurs des changements de demain en terme de mobilité.
Car, une fois que le processus sera lancé, il sera trop tard. Jérémy Tournay n'est pas au terme de sa mission.
« Donc à l’heure actuelle, nous sommes sur le portrait du territoire et des enjeux, cette partie devrait se terminer en Septembre - octobre quand on aura dépouillé l’enquête réalisée auprès des citoyens. En septembre, il y a également des réunions qui sont prévues à Charleroi, Beaumont et Phillppeville durant la semaine de la mobilité, pour vraiment aller vers le citoyen et avoir une rencontre physique. Ensuite, nous passerons au plan d’action avec un rapport d’incidence, une enquête publique mi-2023 et on espère finaliser le plan en 2024. »
Telraam des caméras espions ?
Depuis le mois de mai, parallèlement à la mise en place du plan de mobilité supra communal, Charleroi Métropole et l’AWAC (l’Agence Wallonne de l’Air et du Climat) proposent aux habitants de placer un capteur à leur fenêtre. A l'origine pour observer la qualité de l'air.
Ce Telraam comme il s’appelle, permettra de réaliser des comptages utiles.
« Les caméras Telraam, ce sont de toutes petites caméras qui permettent d’observer des objets en mouvement. C’est totalement anonyme. Et on peut les placer idéalement au premier étage d’une maison. »
Le SPW infrastructure s’est immiscé dans ce programme, Didier Castagne est convaincu qu'un grand nombre de données qui seront récoltées par ce biais pourront servir son plan de mobilité.
Mais pour que cela fonctionne, il faut que la maison soit assez proche de la route et que le propriétaire dispose du wifi pour le traitement des données.
« Elle permet d’observer des piétons, des cyclistes, des véhicules légers ou lourds, et donne des indications sur les vitesses moyennes pratiquées. Quand on recoupe avec d’autres modes de comptage, on s’aperçoit que ce sont des données fiables, donc c’est intéressant. Et en observant, on s’aperçoit que la perception intuitive que l’on a n’est pas toujours confirmée par la Telraam en terme de vitesse ou de nombre de cyclistes par exemple. C’est vraiment intéressant, ça permet à chacun d’avoir une vision renouvelée de la réalité de la mobilité dans son environnement immédiat. »
La Ville de Fleurus vient de décider de s’inscrire dans ce projet et lance un appel aux citoyens qui souhaiteraient participer au comptage du trafic de leur rue.
Les candidatures des habitants situés dans les 30 communes de Charleroi Métropole sont attendues pour le 31 juillet. Et il manque franchement de candidats !