C'est une véritable montagne de briques que Charleroi vient de se prendre en pleine figure. On l'a appris ce vendredi : il n'y aurait finalement pas de Legoland qui sera construit sur l'ancien site de Caterpillar à Gosselies. Merlin Entertainments, le groupe propriétaire de Legoland, a en effet choisi de renoncer à son projet alors qu'un accord avait pourtant été signé avec les autorités wallonnes en août dernier. Pour Charleroi, mais aussi pour les autorités wallonnes, c'est évidemment une immense déception...
Petit retour en arrière, le 30 août 2022. Le CEO du groupe Merlin de l'époque annonce en grande pompe à Bruxelles l’ouverture d’un parc d’attractions Legoland sur le site de Caterpillar Gosselies. Un protocole d’accord non liant et donc pas définitif, est signé avec la Région wallonne et le gouvernement fédéral. Tout semble sur les rails, l’ouverture est même annoncée pour avril 2027, avec un projet ambitieux.
La Sogepa (outil économique et financier wallon) devenue Wallonie Entreprendre fait partie des investisseurs avec le groupe Merlin. Et lors de cette annonce, il y a moins d’un an, la région Wallonne se réjouit des retombées futures de ce méga projet.
"cela va créer en un rien de temps, plus de 1000 emplois directs", affirmait à l'époque le ministre wallon de l'Economie Willy Borsus.
Le site de Caterpillar allait donc enfin se reconvertir pour le bien de notre région. Mais ce vendredi, ce rêve sur fond de petites briques en plastiques s’écoule… Willy Borsus l’a confirmé à la mi-journée : le groupe Merlin vient d’annoncer qu’il ne voulait plus se lancer dans la construction d’un nouveau parc Legoland en Belgique, suite à un changement de CEO, à une réévaluation de des activités mondiales du groupe et la volonté de ne plus construire de nouveau parcs, mais de rénover les sites existants. Une véritable douche froide pour Charleroi et pour la Wallonie, qui prend acte.
Le bourgmestre de Charleroi Paul Magnette, qui avait activé de nombreux leviers pour accueillir au mieux le projet, n’a pas encore souhaité s’exprimer dans les médias au sujet de ce coup de théâtre… Il l’a fait, uniquement, via Twitter :
C’est donc le deuxième gros projet avorté depuis la fermeture du site de Gosselies. Après la fermeture de Caterpillar en 2016, la cellule de relance économique du bassin carolo est lancée et plan Catch, doit identifier des pistes de solutions pour trouver un repreneur pour le site.
La tâche est rude, mais en octobre 2018, après plusieurs mois de négociations, le fabriquant chinois de voitures électriques Thunder Power annonce son arrivée sur le site carolo pour produire une petite citadine, la "Chloe". A l’époque déjà, les dirigeants chinois viennent à Charleroi, rencontrent les autorités et un début de production est annoncé. Mais la crise du covid et le fait que Thunder Power est une société en développement va faire avorter le projet, qui n’est plus une priorité pour les autorités wallonnes.
Après ces deux échecs aujourd’hui, le site de Caterpillar repart-il à zéro ? Selon le ministre wallon de l'Economie Willy Borsus, on ne repart par totalement à zéro. Des opérations d'assainissement ont été réalisées et selon lui, ce site de 90 hectares a de quoi intéresser d'autres types d'investisseurs.
Pour Wallonie Entreprendre, c’est aussi la surprise et surtout la déception. Les négociations étaient pourtant allées très loin, mais il y avait toujours un risque…
Le projet Legoland oublié, tous les acteurs concernés vont désormais devoir se remettre autour de la table pour décider du futur du site de Gosselies.
Ch. Baneton