Le Gouvernement de Wallonie, sous l'impulsion de Christie Morreale, la Ministre de l’Action Sociale, a fait de la lutte contre les inégalités et la pauvreté une priorité de cette législature. Dans ce contexte de crises multiples, un nouvel appel à projets d’un montant d’un million d’euros vient d’être lancé. Il vise à créer et renforcer plus de 800 places, en accueil de jour, pour des personnes en situation de grande vulnérabilité, telles que des personnes sans-abri, mal logées ou isolées.
En 2021, un premier appel à projets destiné à soutenir différents opérateurs wallons actifs dans l’accueil de jour avait été lancé pour un montant de 600.000 euros. 16 opérateurs avaient été financés dans ce cadre.
Aujourd’hui, afin de pérenniser les projets mis en place en 2021 et de permettre aux opérateurs qui n’auraient pas eu l’occasion de rentrer dans cette dynamique de soutien, un nouvel appel à projets de 1.000.000 euros a été lancé et vient d’être attribué.
22 opérateurs ont été sélectionnés dont l’ASBL « comme chez nous ». Chacun des projets sera financé à hauteur de 40.000 euros maximum. Une majoration de 10.000 euros sera toutefois octroyée si le projet permet d’accueillir plus de 50 personnes par jour ou si l’opérateur développe des mesures spécifiques pour renforcer l’accessibilité au public féminin.
Quand l'asbl "comme chez nous" se conjugue au féminin
S'il y a bien un public auquel l’ASBL « comme chez nous » est attentive, ce sont bien les femmes. Depuis de nombreuses années, elles font l'objet d'une prise en charge spécifique au sein de "transi toi" et du "rebond".
Sophie Crapez, la directrice, se réjouit non seulement de l’aide supplémentaire qu’elle va recevoir, mais aussi de l’attention dont ont bénéficié tous les opérateurs de terrain.
« L'asbl est concernée de deux manières, la première c’est qu’elle a été appelée dans un processus de concertation pour pouvoir venir faire part de son expérience de plus de 20 ans d’accueil de jour. Et puis, par le renforcement de l’accueil de jour via un équivalent temps plein en particulier pour les femmes. »
Car, en parallèle de cette nouvelle action, des dispositions décrétales et réglementaires sont en cours de finalisation pour fixer un cadre légal propre aux accueils de jour destinés aux personnes en situation de précarité.
« C'est la première fois, sous cette législature, pourtant je commence à en avoir vu passer quelques-unes, que l’on est dans une véritable écoute de terrain et de co-construction du cadre. Dans la période Covid, nous n’avions pas de décret sur cette activité, et donc quand il n’y a pas de décret, il n’y a pas de balise et donc on n’existe pas. Ici on va pouvoir mettre les balises. »
Ce financement à hauteur de 60 000 euros va surtout permettre de soutenir le focus au féminin au sein de l’accueil de jour « généraliste ».
L’Asbl "comme chez nous" a fait de cet accueil spécifique sa priorité. Les femmes représentent 30% du millier de personnes accueillies chaque année.
Et après …
Chaque jour, ils sont de plus en plus nombreux à venir frapper à la porte de l'ASBL. Une situation qui se dégrade avec la crise du pouvoir d'achat mais aussi en conséquence de l'accueil de réfugiés qui sont eux aussi parfois laissés pour compte.
« A l’heure actuelle, il y a non seulement la crise du pouvoir d’achat, mais aussi la guerre en Ukraine, et donc on voit arriver ces femmes seules avec enfants qui sont passées entre les mailles du filet et qui arrivent chez nous. Et puis il y a toutes ces personnes qui n’étaient pas en grande difficulté, mais qui on basculé et petit à petit arrivent chez nous. »
Les enjeux sont majeurs et comment faire toujours plus avec la même chose ou un tout petit peu plus, telle est la vraie question.
« Aujourd’hui, nous avons besoin d’un espace d’accueil plus grand. Les locaux que nous avions il y a 20 ans, ne sont plus adéquats. Au niveau de l’accueil de jour et "comme chez nous", nous cherchons des locaux multimodaux, aujourd’hui nous accueillons plus de 1000 personnes. Nous avons multiplié par 10 notre capacité d'accueil, c'est énorme. Nous cherchons de préférence à la ville basse puisque c’est là que se trouve notre public. »
Avis donc aux généreux donateurs qui pourraient accueillir l'ASBL "comme chez nous" qui lutte depuis plus de 25 ans afin que des personnes qui vivent à la rue puissent trouver auprès des centres d'accueil de jour un peu de chaleur humaine et de quoi se reposer.
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