Les quatre sociétés de transport public (SNCB, Stib, TEC, De Lijn) ont recensé 5.598 cas d'agressions physiques et verbales à l'encontre de leurs agents en 2023. Elles ont lancé mardi une campagne de sensibilisation pour réclamer davantage de respect.
Les agressions envers le personnel des transports ont encore augmenté de 1,5% par rapport à 2022, qui constituait déjà une année record. Un quart des incidents implique de la violence physique. Pas moins de 892 agents ont été absents à la suite d'une agression en 2023, pour un total de 27.926 jours d'incapacité.
"Il y a une tension permanente", constate Stéphane Thiery, directeur marketing des TEC. "C'est un phénomène de société qui appelle une réponse collective. Il faut de la prévention et de l'éducation, mais aussi des actions très claires du côté répressif, de la part de la police et la justice."
La campagne a pour objectif de rappeler aux usagers que derrière chaque agent se trouve une personne qui mérite le respect.
"On est pas des robots", souligne Jérôme, chauffeur dans le Brabant wallon depuis un an. S'il ne regrette pas d'avoir réorienté sa carrière, il a déjà vécu une expérience violente, avec un automobiliste qui s'est mis volontairement en travers de sa route. "Ce n'est pas récurrent, mais les agressions verbales sont quand même fréquentes, tant en ville que dans les zones rurales."
Gaëlle, conductrice à la Stib qui a essuyé des jets de projectiles sur son tram après avoir été prise à partie par plusieurs voyageurs, reste également positive malgré la violence "quotidienne, à petite dose". "Je n'ai pas de stress particulier en prenant mon service. Je comprends que la mobilité à Bruxelles peut être une source de stress, mais les usagers doivent se rappeler que nous ne sommes pas les véhicules, nous n'en sommes que les conducteurs."