A quelques semaines de la Pentecôte et de la marche Sainte Rolende à Gerpinnes, le collectif "Femmes en marche" qui milite contre la discrimination qui les empêche d'intégrer les rangs de plusieurs compagnies dont Hymiée et Gerpinnes, a décidé de passer à des actions concrètes pour se faire entendre.
Ce vendredi, une manifestation était organisée devant la commune de Gerpinnes alors que devait se tenir une réunion entre les différents de comités de marches et les autorités communales dans le cadre de la préparation des festivités de Pentecôte.
Rencontre avec l'une des "Femmes en marche", Delphine Dauby.
Quel est le sens de l'action "Femmes en marche" de ce vendredi
"L'action de ce vendredi est mise en place pour plusieurs raisons. Tout d’abord, nous souhaitons rappeler le message suivant : nous ne voulons rien imposer mais construire ensemble, c'est à dire avec les comités, les villageoises et villageois, une solution pour que les filles et les femmes qui le souhaitent puissent intégrer les rangs des marches et non se contenter de rester sur le côté à applaudir le défilé. Il s'agit de dénoncer des situations actuelles qui vont de l'interdiction totale des femmes dans les marches à une limitation d'âge ou un état civil, voire à l’obligation de marcher avec un rôle comme la vente de gouttes, de floches, etc. Nous soutenons que le folklore appartient à tout le monde et qu'on peut, en tant que femmes, rejoindre les rangs pour nous aussi honorer Sainte Rolende en tenue d'apparat et entre amis ou amies. Le sens d'aujourd'hui est également de montrer que cette question ne concerne pas que les femmes. Des hommes sont bien présents aussi et dénoncent cet état de fait. Et c'est très important pour nous. Que ce soit pour leurs filles, leurs femmes, ou en adéquation avec leurs principes, ils estiment que ces règlements sont désuets, tout comme nous, et que la situation doit changer."
Vous voulez vous faire entendre par qui? Les compagnies? la Commune?
"Par tout le monde ! Et ce n'est pas nous en tant que collectif qu'il faut entendre, c'est la situation des filles et des femmes".
La commune de Gerpinnes, notamment, a-t-elle un rôle à jouer dans ce débat?
"La commune organise ces festivités et y consacre un budget, donc oui elle a un rôle à jouer".
D'autres actions sont prévues?
"Bien évidemment ! Pour certaines actions il suffira de rester dans son fauteuil, d'autres de venir pour des rassemblements. Les personnes inscrites recevront les infos après avoir rempli un formulaire d'inscription ou via notre page Facebook et peuvent bien évidemment soumettre leurs idées. Toutes ces actions seront comme ce vendredi, dans une atmosphère conviviale et d'échanges et non vindicatrices ou revanchardes. Notre objectif n'est pas de mener une guerre mais bien de construire ensemble un folklore qui s'adapte au monde actuel."
De plus en plus d'hommes rejoignent votre collectif. ça vous étonne?
"Non ça ne nous étonne pas. Nous avons beaucoup de soutiens de marcheurs et de non marcheurs. Preuve que les mentalités évoluent... "
Interview: M. Dum.