Gims devait être invité à un festival à Sambreville...il n'en sera rien. La raison? une vidéo du rappeur datant du 1er janvier. Et ce lundi 24 janvier, au conseil communal, le député-bourgmestre Jean-Charles Luperto a voulu, en urgence, en parler. Le but? Annuler la prestation de Gims dans un festival encore tenu secret….qui ne l’est plus vraiment.
L'origine de tout ça? Une vidéo du 1 er janvier postée par le chanteur Gims où il invite les personnes de confession musulmane à ne pas se souhaiter la bonne année. « Les muslims, on a la même conviction, arrêtez avec cela. Les frères, ne faites pas ça. Venez, on se concentre sur nos trucs à nous. Restons forts sur nos valeurs », avait-il déclaré. Une vidéo avait suscité une petite polémique sur les réseaux sociaux, et comme souvent certains politiques s'en était emparé. Mais depuis ça s’était tassé.
Un festival secret qui ne l'est plus
Dans son budget 2022, la commune de Sambreville avait alloué la somme de 150.000 € pour un événement « post-covid » encore tenu secret. En fait il s’agissait d’un festival avec Gims en tête d’affiche, un beau coup pour la commune.
Même si jusqu’à présent, l’organisation de ce festival était restée confidentielle, un nom avait déjà été choisi: « Divers Cités ». Le concept était simple: développer dans le Val de Sambre, sur plusieurs communes, un festival organisé avec plusieurs scènes dans plusieurs communes. Avec l’ambition de plaider une diversité culturelle, une diversité des expressions, respectueuse.
D’où l’envie d’avoir un artiste de renommée mondiale qui plairait aussi bien aux jeunes qu’aux personnes d’un certain âge. « Ce n’est pas un hasard que nous avions souhaité le programmer, c’est un artiste que j’apprécie beaucoup », a avoué le député-bourgmestre ce lundi soir.
Mais voilà, le député-bourgmestre a justifié sa décision d’annuler la venue de la star. Comme indiqué dans la Nouvelle Gazette: « Je ne vous cache pas que les propos de l’artiste du début d’année, ont suscité mon interrogation et ma désapprobation. Je dois dire que par la nature des propos, je voyais mal comment il pouvait devenir un tout à coup un ambassadeur de la diversité comme tête d’affiche pour lancer un festival sur notre territoire. Il s’est mis hors jeu lui-même par son expression que j’ai trouvé malheureuse. », a déclaré Jean-Charles Luperto. « C’était une sortie aussi hasardeuse que regrettable. Je réagis avec fermeté par rapport aux gens qui à l’extrême droit ont un rejet de l’autre, de la même façon, on ne peut pas tolérer que le vivre ensemble soit vu d’une façon racrapotée. Je ne voulais pas adresser ce message à la population. Je trouvais que jusqu’à cette sortie malheureuse, que Gims était une belle vitrine de cette diversité positive. Je lui souhaite de le redevenir », a conclut Jean-Charles Luperto.
Désormais, c’est acté par le député-bourgmestre ainsi que par l’ensemble des conseillers. Pas de Gims à Sambreville.
Les excuses de Gims
Mauvais timing? Car cette annulation intervient très longtemps après la tempête médiatique de cette vidéo et surtout le lendemain des excuses de Gims. En effet, ce dimanche dans une interview exclusive accordée au JDD, le rappeur est sorti du silence pour s’excuser:
«Cette vidéo, je la regrette totalement. C’était un ovni, je ne communique pas comme ça habituellement. Je ne voulais pas blesser des gens. La foi, ça relève de l’intime. Il ne faut pas que les réseaux soient un tremplin pour parler de ça», analyse-t-il dans le journal. «Ça ne change en aucun cas mes relations avec mon public, animiste, bouddhiste, catholique, musulman… Cette vidéo a été faite avec spontanéité, tard le soir. Je suis vraiment désolé». Il ajoute qu’il était «fatigué». «Je venais de regarder plein de snaps (courtes vidéos envoyées sur Snapchat, Ndlr) pour le Nouvel An. J’étais en train de faire le con», précise l’artiste de culture catholique, converti à l’Islam en 2004.
Contrairement à ses fans qui lui ont très vite pardonné…la commune de Sambreville n’a pas envie de ramener cette polémique chez elle. Mais désormais, la commune s’expose un gros défi: trouver quelqu’un d’aussi rassembleur que le chanteur de la sexion d’assaut.