L'ASBL Navetteurs.be appelle le gouvernement fédéral à mettre en place un plan d'action à brève échéance pour "prendre à bras le corps" les nombreux problèmes rencontrés par les navetteurs sur le rail wallon depuis la rentrée. Suppressions "records" de trains, manque de matériel en bon état, taux d'absentéisme de 15% sont autant de problèmes pointés par l'association dans un communiqué.
"En de nombreux points du réseau, les voyageurs de la SNCB sont excédés et se sentent abandonnés à leur sort", souligne Navetteurs.be avant d'énoncer une série de cas concrets. Elle dénonce ainsi la suppression de trains matinaux entre Quévy et Mons à six reprises depuis la rentrée, alors que de nombreux jeunes utilisent ce mode de transport pour se rendre à l'école. Plus au nord, les habitants d'Antoing sont quant à eux régulièrement confrontés à des trains au nombre réduit de voitures, les empêchant tout simplement d'embarquer, ajoute l'association.
"Les exemples sont légion et la situation ne cesse de se détériorer. Elle pénalise particulièrement les navetteurs dans les zones les plus faiblement peuplées mais n'épargne pas ceux habitant les grands centres", résume l'ASBL.
Pour Navetteurs.be, la cause principale de tous ces embarras est claire: un taux d'absentéisme au sein de la SNCB qui frôlerait les 15%. Il manquerait, en outre, plusieurs milliers de travailleurs à la SNCB et Infrabel pour réaliser leurs missions, selon l'association.
Celle-ci en appelle donc à un plan d'action fédéral à brève échéance, afin de "permettre à la SNCB de redresser la barre et redonner confiance aux voyageurs en la mobilité de demain".
Le ministre de tutelle de la SNCB et Infrabel, George Gilkinet, est "aussi déçu face à l'annulation et au retard de trains que les organisations représentatives des navetteurs", a réagi son cabinet auprès de Belga. Il rappelle toutefois que deux milliards d'euros ont été réinjectés dans le ferroviaire belge depuis deux ans et souligne des "perspectives très ambitieuses pour faire du rail la colonne vertébrale de la mobilité".
La SNCB nuance les chiffres avancés, précisant que le taux d'absentéisme actuel au sein de son personnel est d'un peu plus de 8%. Cette absence de personnel représente 14% du total des suppressions partielles et totales de trains.
"Entre janvier et septembre 2022, nous avons comptabilisé 3,5% de l'offre de trains partiellement ou totalement supprimée. Plus de 43% sont le fait d'incidents tiers", précise la Société nationale des chemins de fer belges. Les intrusions sur les voies et vols de câble seraient, notamment, en hausse.
Par ailleurs, la société explique avoir presque atteint son objectif de recruter 1.300 personnes en 2022, dont plus de 1.000 pour les métiers opérationnels de base. Au total, 850 sont déjà en poste, assure la SNCB, tout en précisant continuer à chercher "plusieurs centaines de collaborateurs".