Les hôpitaux carolos font face au rebond de l’épidémie de Covid19. Le personnel est épuisé et n’a pas eu le temps de se reposer suite à la première vague. Les chiffres, eux, ne font qu’augmenter.
L’ISPPC est déjà saturé
A l’ISPPC, les cas ont explosé en quelques jours. On y dénombre aujourd’hui 74 patients Covid19 en hospitalisations et 11 patients aux soins intensifs. Cela correspond aux chiffres de fin mars pour l’ISPPC.
"On est dans une 2ème vague qui est plus forte que la 1ère dans les chiffres que l’on voit actuellement" confie Frédéric Dubois, le porte-parole de l’ISPPC.
Les activités chirurgicales non urgentes ont été interrompues mais les autres activités comme les consultations sont maintenues pour le moment.
Le personnel déjà à bout
Cette 2ème vague, c’est aussi un coup dur pour le personnel soignant.
"Le personnel est déjà crevé de la 1ère vague. Il est lessivé, il a eu peu de temps pour respirer et prendre des congés. Puisqu’une fois que la 1ère vague a été terminée, on a repris les activités avec une intensité plus importante pour récupérer le retard" explique Frédéric Dubois.
Autre problème : beaucoup de membres du personnel sont écartés et mis en quarantaine suite à un contact avec une personne positive. Du côté du matériel, l’ISPPC a anticipé et a pu créer un stock stratégique durant l’été.
Cette semaine, trois réunions de crise ont eu lieu pour prendre des mesures en interne. Dernière en date : les visites seront interdites dès demain dans tous les hôpitaux de l’ISPPC. Ce que remarque aussi le porte-parole, c’est que l’élan de solidarité envers le personnel soignant s’est aujourd’hui transformé en agressivité.
"Il y a beaucoup d’agressivité envers le personnel soignant. On ne se bat pas contre la population, on se bat contre le virus!" insiste Frédéric Dubois.
Le GHDC tient le coup mais plus pour longtemps
Du côté du GHDC, on arrive au bout de la phase 1A en terme d’hospitalisations. Au total, 40 patients Covid19 sont hospitalisés en unité classique et seuls quelques patients aux soins intensifs.
"On pourrait passer en phase 1B techniquement mais on ne le fait pas encore! Vu l’anticipation, on arrive encore à tenir le coup. Mais ce n’est pas facile en terme de personnel à cause des quarantaines, de la fatigue,…" avoue le directeur médical du GHDC, Dr Manfredi Ventura.
"Le train est lancé et cela va être difficile de l’arrêter"
La lassitude du personnel est bien présente et surtout ce sentiment que l’effort semble vain et que l’on ne s’en sortira pas de si tôt. Même si le GHDC est relativement épargné comparé à l’ISPPC. Ici, on ne dépasse pas les chiffres de mars mais le pire est encore à venir.
"Je pense qu’on a eu un gros manque d’anticipation de la part de nos dirigeants. Plusieurs des médecins chefs sont fâchés par rapport à cela. Il nous manque un commandement unique. On a l’impression que pour le moment on continue à prendre des petites décisions et pas les grandes décisions qu’il faut" analyse le Dr Manfredi Ventura.
Avant d’ajouter : "On est dans une phase exponentielle. Le train est lancé et cela va être difficile de l’arrêter. Il y a quelques semaines, on a lancé des cris d’alerte. Maintenant, on est dans une situation qui devient ingérable."