La Wallonie sera une nouvelle fois présente en ce début du mois de janvier à Las Vegas, aux Etats-Unis, pour le salon Consumer Electronics Show (CES). Il s'agit déjà de la cinquième participation, depuis 2018, de l'Agence wallonne à l'exportation et aux investissements étrangers au plus grand évènement au monde consacré à la technologie. Elle y emmène seize start-ups et PME, sans compter l'une ou l'autre entreprise belge qui fera également le déplacement. Ni la Flandre ni la Région bruxelloise n'y sont par contre officiellement représentées.
Seule l'édition 2021, qui n'avait eu lieu qu'en ligne en raison de la pandémie de coronavirus, manque au palmarès de l'Awex sur les six dernières années.
Après une version hybride en janvier dernier, c'est en effet le retour du salon dans sa version "normale", c'est-à-dire grande, sans Covid ou presque. Terminés le port du masque obligatoire dans les allées du salon et les tests de dépistage à effectuer avant de prendre l'avion ou durant l'événement. Malgré cela, les très nombreuses entreprises chinoises manqueront à l'appel et cela aura un impact.
"Avant la crise du Covid, le CES rassemblait quelque 4.600 exposants, dont 1.800 à 1.900 chinois. L'édition à venir devrait réunir environ 3.100 exposants, pour 2.200 en janvier 2022", illustrait à la mi-décembre Guy Vanpaesschen, expert en nouvelles technologies au sein de l'Awex et présent chaque année dans le Nevada.
Tous les grands acteurs du secteur technologique (Amazon, Meta, Google, Samsung, Lenovo, Sony ou encore des constructeurs automobiles) sont par contre présents, contrairement à l'année dernière où nombre d'entre eux s'étaient désistés en dernière minute. "Cela va redonner de l'éclat et susciter un intérêt renouvelé pour le CES", espère le responsable de l'Awex.
Ce dont entendent bien profiter les seize entreprises wallonnes qui font le voyage jusqu'à Las Vegas avec l'Agence: neuf start-ups et sept PME. Parmi elles, huit (dont six start-ups) y sont pour la première fois, ce qui témoigne d'un très bon taux de renouvellement, selon Guy Vanpaesschen.
Du côté des PME, on retrouve Alvalux Medical (dispositifs de thérapie combinée à porter sur soi, Liège), Capflow (informatique de l'image, Thulin), Comtoyou (contenus audio et vidéos spécifiques à l'environnement commercial, Gembloux), E-peas (développement de semi-conducteurs, Mont-Saint-Guibert), Intopix (traitement d'images et de la compression vidéo, Mont-Saint-Guibert), Dapesco (efficacité énergétique et l'amélioration des performances, Louvain-la-Neuve) et Mintt (détection et prévention des chutes de personnes âgées, Bruxelles et Charleroi).
Sur le stand des start-ups sont présentes: Apptree (développement d'applications mobiles, La Hulpe), Bimprinter (robot de topographie capable d'imprimer sur le sol des plans numériques, Andenne), Distec (services de distribution à valeur ajoutée, Nivelles), Feelin (outil pour recueillir des avis sur des campagnes vidéo en utilisant les neurosciences, Louvain-la-Neuve), Formyfit (solution numérique pour les professeurs d'éducation physique dans les écoles secondaires, Anseroeul), Lifeline|O-Boy Watch (bracelet contenant un émetteur satellite, Genappe), Masana (développement de logiciels dans le domaine de la santé, Froyennes), Phoenix AI (solutions logicielles avec de l'intelligence artificielle pour les caméras de surveillance, Péruwelz) et Renal Care & Research (spécialisée dans la détection, prévention et traitement des calculs rénaux, Walhain).
Comme désormais à chaque édition du CES, de multiples événements parallèles ou en marge du salon auront en outre lieu à Las Vegas. Cela afin de donner de la visibilité aux entreprises wallonnes sur ce salon "incontournable" pour elles et de "rentabiliser" un déplacement très onéreux jusqu'aux Etats-Unis.
A commencer par l'inauguration, ce jeudi 5 janvier, le premier jour officiel du salon, de l'un des deux stands de l'Awex par Gary Shapiro, fondateur et CEO du CES. Il en avait déjà fait de même l'an dernier et semble donc apprécier la présence répétée de la Wallonie, et plus largement de la Belgique sur place.
La Belgique sera d'ailleurs récompensée, toujours le 5 janvier, lors d'une cérémonie récompensant les pays innovants. Le consul général de Los Angeles fera le déplacement pour recevoir le prix.
Il y aura, en outre, une nouvelle fois un 'Belgian Beer Time' sur le stand wallon, avec 200 à 250 personnes attendues, et la Soirée de la Francophonie, qui devrait rassembler plus de 500 personnes. Ou encore le Village francophone, un événement organisé en parallèle de dix salons technologiques internationaux durant l'année et dont l'ambition est de connecter les différents territoires de la francophonie numérique. Des moments de rapprochements seront aussi organisés entre les entreprises wallonnes et celles du Québec et d'Israël, dont l'écosystème est intéressant et dynamique, aux dires de l'Awex.
Autant d'événements, donc, pour rentabiliser au maximum la présence des entreprises wallonnes sur place, alors que les homologues bruxellois (hub.brussels) et flamand (Flanders Investment Trade - FIT) de l'Awex ne seront une nouvelle fois pas de la partie.
Du côté de la capitale, on justifie cette absence par l'"absence de masse critique". "Il n'y a pas assez d'entreprises actives dans le secteur et intéressées par ce salon", explique-t-on chez hub.brussels.
Même son de cloche chez FIT. Ce n'est pas non plus une formule optimale, d'après l'analyse de Joy Donné, CEO de l'agence régionale. "Les entreprises technologiques et les start-ups flamandes sont plutôt demandeuses d'un stand dans d'autres salons technologiques américains fortement axées sur le commerce B2B." Un attaché de la FIT sera toutefois présent au CES pour un soutien individuel.
Cela n'empêchera toutefois pas l'une ou l'autre entreprise belge de faire le déplacement. Une filiale de l'Imec, l'institut louvaniste de recherche en micro-électronique et nanotechnologies, en sera, de même que Nobi, un fabricant de lampes "intelligentes" détectant les chutes de personnes âgées. Le groupe verrier AGC Glass Europe, basé à Louvain-la-Neuve, y participera aussi, via deux de ses fililales (Wideye et FeelInGlass) actives dans le verre automobile. On peut enfin citer Bics, la filiale de l'opérateur télécom Proximus, qui est leader dans le marché international du transport de voix et premier fournisseur de services de données mobiles au monde.
Source: Belga