Le plan intercommunal de mobilité entre les communes d’Ham-sur-heure-Nalinnes et de Gerpinnes est en chantier depuis un peu plus d’un an. Après les phases de diagnostic, il entre dans celles des analyses et des propositions concrètes. Mais qu’elle ne fut pas la surprise du député wallon, « les engagés » Julien Matagne, d’apprendre que la nationale 5 n’était pas reprise dans l’étude. Il a posé hier en séance plénière au parlement wallon la question à l’Ecolo Philippe Henry, le commanditaire de l’étude.
Un plan communal de mobilité c’est un outil que le Service Public de Wallonie mobilité et infrastructures met en place en collaboration avec les communes pour proposer des solutions aux problèmes de mobilité et de sécurité routière sur leurs territoires.
Il y a un an, l’idée émergeait de faire travailler des communes ensemble autour d’un même plan de mobilité. Entre Ham-sur-Heure/Nalinnes et Gerpinnes il y avait un trait d’union évident, la nationale 5.
Le député wallon gerpinnois Julien Matagne, se réjouissait de la mise en place de ce plan intercommunal de mobilité.
« Le ministre Henry nous avait demandé de faire un PIM (plan intercommunal de mobilité), c’est-à-dire de faire travailler les communes d’Ham-sur-heure et de Gerpinnes ensemble dans le cadre de l’amélioration globale de la mobilité sur les communes. La N5 est un peu la colonne vertébrale autour de laquelle s’articulent les deux communes. »
Et pourtant, selon l’échevin de la mobilité d’Ham-sur-Heure-Nalinnes, Pierre Minet, qui participe aux réunions du comité technique du PIM, la N5 n’est pas reprise dans l’étude.
« Ce qui nous étonne c’est de ne pas avoir plus de retours sur les problèmes liés directement à la N5 étant donné que c’est ce qui a motivé ce PIM. Je comprends la position de l’auteur de projet, la société Agora, car le but n’est pas de trouver une solution aux problèmes de la nationale, ce serait bien prétentieux étant donné que cela fait 20 ans que l’on essaie. Malgré tout, on a des problèmes sur place. »
Ne pas confondre PIM et PUM
Le député wallon, Julien Matagne, a donc décidé de poser directement la question au ministre concerné hier en séance plénière.
Et la réponse de Philippe Henry, même si elle semble logique, étonne. La N5 fait en effet partie d’un autre plan, le PUM, le plan urbain de mobilité de Charleroi, il est donc, sinon interdit en tout cas fortement déconseillé d’en parler dans le cadre du PIM. Et pourtant …
« Entre nos deux communes nous avons le rond point du Bultia, le plus encombré d’Europe selon son gabarit. Il y a donc naturellement, un phénomène de fuite vers des rues qui ne sont pas adaptées à un tel trafic. »
« C’est un trafic de passage de plus en plus ennuyant qui pose des problèmes de sécurité, outre la mobilité, sans parler du bruit etc. »
argumentent en choeur l’échevin et le député.
80 000 euros et pas de solution
Résultat, un rapport et quelques premières recommandations de l’auteur de projet qui ne concerne principalement que la mobilité douce.
« Aujourd’hui, cette étude a coûté 80 000 euros et elle n’apporte pas de solutions, nous explique Julien Matagne plutôt dépité. Les solutions mises en place par le bureau d’études sont de bonnes solutions mais les échevins de la mobilité des deux communes, qui connaissent leur territoire y avaient déjà pensé. Les problèmes de la N5 ne sont pas évoqués alors qu’ils sont les plus importants sur nos deux communes. »
« Ici, on est toujours dans les phases d’analyse et d’étude, la phase 2, précise l'échevin Pierre Minet. Nous avons eu une réunion du comité technique la semaine dernière. Nous avons été très surpris de la présentation qui mettait de côté tout ce qui touche à la circulation automobile. La mobilité douce est très importante pour nous aussi, nous avons différents projets en route, mais on attend aussi des réponses pour des problèmes de circulation, de sécurité routière, de stationnement etc. liés aux véhicules qui viennent de la nationale. »
Selon l’échevin d’Ham-sur-Heure-Nalinnes, le rapport ne reflète pas toujours la réalité du travail de terrain et des consultations citoyennes. Le bureau d’étude a mandaté trois personnes différentes sur le dossier ce qui n’a pas facilité les choses.
Les échevins et bourgmestres de Gerpinnes et Ham-sur-Heure se concerteront vendredi prochain dans l'après-midi pour adopter une position commune et « redresser la barre ».
Une réunion est prévue entre les citoyens et les auteurs du projet fin juin dans les deux entités. Le 16 juin à la maison de village de Lausprelle à 19h30 et le 29 juin à Jamioulx, à la salle Jean Hainaut à 19h. La population risque de ne pas rester insensible à l’invitation.