Dans l’enseignement, une pétition a rassemblé plus de 24 000 signatures pour faire annuler les examens de fin d’année à cause de la crise sanitaire et du manque de présence des élèves à l’école cette année scolaire. Cette polémique a fait réagir un directeur d’école de notre région. Johan Pétré, qui est aussi par ailleurs échevin de l’enseignement de Courcelles, est directeur de l’école Notre-Dame de Lodelinsart. C’est à ce titre qu’il réagit. Il demande qu’on garde les examens et qu’on fasse confiance aux équipes éducatives dans les écoles.
Ne pas confondre examens et réussite
C’est un directeur en colère qui pousse un coup de gueule. Johan Pétré est aussi échevin de l’enseignement à Courcelles, mais, là, il est avant tout directeur d’école. Et il ne comprend pas pourquoi une session d’examens devrait être supprimée alors que tout le monde demande un retour à la normale dans les écoles. Il demande qu’on ne confonde pas examens et réussite.
« Je ne suis pas contre les examens en fin d’étapes: CEB, CE1D, CESS, tempère Johan Pétré, le directeur de l’école Notre Dame de Lodelinsart. Parce qu’on arrive à faire un diagnostic à la fin d’une étape et on se rend compte où en sont les enfants. »
C’est le Conseil de Classe qui décidera… en professionnels
« Ce qui est souverain, ce sont les délibérations, rappelle le directeur de l’école Notre Dame de Lodelinsart. Ce sont des réunions entre professionnels qui discutent de chaque enfant, avec ses difficultés et ses qualités, comment on voit l’avenir pour lui,… Et une décision et une éventuelle réussite sortiront de cette délibération. Mais dans une délibération, on ne regarde pas qu’un examen. On regarde toute l’évolution de l’enfant. Ce n’est donc pas parce qu’il y a une évaluation en fin d’étape, que l’année est en danger pour les élèves. »
« Je ne dis pas aux pédiatres et aux experts ce qu’ils doivent faire »
Johan Pétré comprend les inquiétudes des élèves et des parents. Mais, pour lui, un examen ne veut pas dire une sanction, un échec d’office.
« Je suis aussi un peu en colère parce que ça fait un an que tout le monde donne son avis sur ce qu’on doit faire à l’école, déplore encore Johan Pétré. Moi, je suis directeur d’école. Je ne donne pas mon avis sur comment les pédiatres doivent soigner leurs patients, ou comment les experts doivent évaluer la situation et la crise sanitaire. Mais pourquoi alors, dans l’enseignement, tout le monde se mêle de dire comment on doit gérer les enfants au niveau pédagogique. »
Faire confiance aux acteurs de terrain
« Je suis aussi en colère, conclut le directeur de Notre Dame Lodelinsart, parce qu’il est grand temps de faire confiance aux équipes sur le terrain. Et j’espère que la ministre va dire que les équipes éducatives, les personnes qui encadrent les élèves, sont les professionnels de l’enseignement. Parce qu’il est grand temps qu’elle le dise. »
Alors, examens ou pas, les enseignants sont divisés. Mais ils peuvent se rejoindre sur un point. Il est temps qu’on fasse confiance aux personnes de terrain. Avec des circonstances et des décisions différentes école par école. Mais dans l’intérêt des élèves et de l’enseignement.