Jeudi, les enseignants défileront dans les rues de Bruxelles pour exprimer leur mécontentement par rapport à leur situation en dent de scie depuis deux ans. Avec des règles sanitaires qui changent sans cesse, les profs veulent du concret, des perspectives d'avenir qui vont au-delà d'une semaine ou deux. Les profs veulent de vrais solutions pour améliorer la qualité de l'enseignement.
C’est un ras-le-bol généralisé qu’exprimera tout le corps enseignant ce jeudi au siège du gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles ce jeudi. Il y a plusieurs raisons à cette grève comme les efforts demandés depuis le début de la crise. « On essaie de maintenir le cap mais on ne nous aide pas du tout, constate Sandra Lovato, professeure d’histoire dans le secondaire, au contraire, on nous ajoute des réformes en veux-tu-en-voilà, de l’administratif et donc le pédagogique est presque accessoire. Nous coulons un petit peu plus avec le bateau mais nous voulons le remonter et c’est la raison pour laquelle nous irons manifester. »
S’ajoute à cela la négociation sectorielle, le dossier accompagnement de l’élève et il y a la ministre Désir qui veut réformer les rythmes scolaires. Cela commence à faire beaucoup.
« Les enseignants ont d’autres priorités. On peut nous dire que ça apportera du positif mais on ne le saura que quand la réforme sera mise en place, explique Roland Lahaye, le secrétaire général CSC-enseignement. Aujourd’hui, la réforme n’est pas qu’une alternance de semaines de cours et de congé, c’est aussi un impact sur le paiement des temporaires et le chômage pendant les vacances d’été. Si on a un an de plus pour peaufiner la réforme, donnons-nous un an de plus. »
Les profs se sentent fatigués des mesures sanitaires qui modifient drastiquement leur manière de donner cours. Là aussi, on attend qu’une décision soit prise. « Ce n’est pas pour nous qu’on sera dans la rue, c’est pour tout le monde », rappelle Sandra Lovato.
Cette grève de jeudi réunit tous les éléments pour la qualifier de rare.
La dernière fois que les enseignants ont séché les cours, c’était il y a 11 ans, même si le contexte est ici différent. « Si je prends l’exemple des élèves qui étaient en 4e secondaire au début de la crise, toute la fin de leur scolarité a été impacté par la crise. Ces élèves ont perdu leurs repères mais les profs aussi. Il faut laisser le temps à chacun de trouver ses repères, ce n’est qu’à ce prix-là qu’on pourra repartir sur de bonnes bases », demande le secrétaire générale de la CSC-enseignement.
Que les parents se rassurent, les garderies seront assurées. Cette grève se présentera sous deux formes différentes: avec des mouvements possibles devant les établissements et le rassemblement à Bruxelles.