Ce lundi, le tribunal correctionnel de Charleroi a prononcé une peine de quatre ans de prison ferme, avec arrestation immédiate ordonnée, contre David B. Les deux autres prévenus, Marie-Eve C. et Julien G., écopent respectivement de six mois et de deux ans de prison, avec un sursis simple. Une confiscation, s'élevant à cinq millions d'euros, a également été prononcée contre David B. Les trois prévenus étaient poursuivis pour une vaste escroquerie et une association de malfaiteurs ayant rapporté plus de six millions d'euros.
Pour la petite histoire, le premier prévenu prétendait être un expert en œuvres d'art et revendait des œuvres jusqu'à dix fois leur valeur réelle. Le ministère public avait requis des peines d'un an, quatre ans et cinq ans de prison contre respectivement Marie-Eve C., Julien G. et David B.
Rappel des faits
Entre 2011 et 2017, David B. a mis en place une association de malfaiteurs avec Julien G. et fait une trentaine de victimes à travers toute la Wallonie. Le premier cité, courtier en assurances, a ciblé des personnes âgées et nées dans les années 30 ou 40 pour les escroquer. La plupart des victimes étaient des clients du prévenu, qui espéraient faire fructifier leur patrimoine via des placements. David B. proposait à ses clients la vente d'œuvres d'art de grands noms à des prix attractifs.
"Il n'a pas vendu de fausses œuvres, mais il ne s'agissait pas de pièces uniques non plus. Les valeurs réelles n'étaient pas importantes et certaines œuvres étaient revendues jusqu'à dix fois plus cher", avait confirmé le substitut Marlière. Selon le ministère public, David B. a escroqué les nombreuses victimes pour un montant dépassant les 6.4 millions d'euros.
D'après le parquet, ces millions d'euros lui ont permis de mener la grande vie. "Il y a eu des vacances de luxe à Las Vegas, New York, Miami, etc. Les acomptes versés pour ces vacances s'élevaient à 77.000 euros. Sans parler de cette location d'un yacht pour 57.000 euros. N'oublions pas non plus les grosses voitures, les vêtements de luxe, les montres", avait précisé le ministère public, soulignant au passage le comportement "scandaleux" du prévenu. "Il y a peu, voire pas du tout de prise de conscience du prévenu, sans parler de son absence totale de respect envers la justice. Placé sous mesures alternatives, il n'a rien trouvé de mieux que de fuir au Canada où il fut finalement dénoncé comme étant impliqué dans le terrorisme. Et il a prétendu que c'était parce qu'il ne pouvait plus travailler en Belgique qu'il était parti chercher du travail là-bas."
Cinq ans de prison, assortie d'une amende, étaient requis contre David B. Une peine de quatre ans de prison, avec également une amende, était sollicitée contre Julien G., considéré comme le bras droit du premier prévenu. Un an de prison, avec amende, avait été requis contre Marie-Eve C., la compagne de David B. Les avocats des trois prévenus avaient plaidé une suspension simple du prononcé.
Source: Belga