Le ministère public a sollicité, lundi après-midi, devant le tribunal correctionnel de Charleroi, une peine de huit ans de prison contre Nicolas H. Le trentenaire est poursuivi pour proxénétisme immobilier, viols, séquestration et traite des êtres humains. Ce dernier a reconnu avoir soumis à la location deux chambres de son domicile à deux prostituées.
Lors de deux interventions policières au domicile de Nicolas H., les policiers ont à chaque fois découvert deux prostituées. "La première intervention a eu lieu dans le cadre d'un meurtre sur les lieux où les deux femmes ont été sauvagement agressées à coups de marteau. L'une d'entre elles a survécu à ses blessures. Et quasiment un an plus tard, une autre prostituée a fait une tentative de suicide", a expliqué le ministère public. Lors de cette seconde intervention policière, la jeune femme a dévoilé le comportement du prévenu. "Elle explique avoir un gros problème avec ce dernier, qui la séquestre dans l'appartement. Elle dit également qu'elle est contrainte de se prostituer et de louer une des chambres. La seconde prostituée retrouvée sur place confie, elle, qu'elle est contrainte d'avoir des relations sexuelles avec le prévenu, faute de quoi elle est victime de violence verbale ou physique et menacée d'être mise à la porte. Elle ajoute également qu'elle est enfermée à clé dans le logement et que le prévenu se montre insistant pour avoir des rapports sexuels", a ajouté le substitut Henry.
Nicolas H. reconnaît avoir proposé deux chambres aux prostituées pour 250 euros la chambre par semaine. "J'ai vu cela sur le site Quartier rouge et c'est comme ça que j'en ai eu l'idée. Je ne vois pas le mal d'avoir fait ça. Ça fait quinze ans que je vais voir des prostituées, c'était l'occasion qu'on me paye pour une fois. Je n'ai plus rien à dire", a précisé le prévenu avant de quitter la salle d'audience, visiblement lassé par les propos tenus par le substitut du procureur.
Une peine de huit ans de prison est requise contre le prévenu, compte tenu de son absence totale d'empathie ou de remise en question sur la gravité des faits. Une confiscation de 50.000 euros, correspondant au loyer perçu durant la période infractionnelle, est également sollicitée. Me Sophie Somers, à la défense, a plaidé un sursis probatoire en contestant uniquement les viols. "Il était tombé amoureux de la prostituée visée par les viols. Il lui avait même demandé d'arrêter cette vie-là. Ce ne sont pas des viols."
Jugement pour le 17 avril.
Source: Belga