Le tribunal correctionnel de Charleroi a condamné lundi après-midi Faudel D. à 9 ans de prison, Darwin C. à 11 ans de prison et Miguel P. C. à 14 ans de prison. Les trois prévenus étaient poursuivis pour l'enlèvement et la prise d'otage d'une jeune femme devant son domicile, qui fut libérée quasiment vingt-quatre heures plus tard, contre une rançon s'élevant à 24.000 euros.
Les deux premiers prévenus étaient également poursuivis pour des coups et blessures sur un agent des unités spéciales. Le ministère public avait requis des peines allant de 12 et 15 ans de prison contre le trio.
Rappel des faits
Le 14 décembre 2021, les autorités judiciaires ont été avisées de l'enlèvement d'une jeune femme née en 1994 devant le domicile de son compagnon à Carnières (Morlanwelz, province de Hainaut). "Très rapidement, les ravisseurs ont contacté le compagnon de la victime pour obtenir une rançon de 24.000 euros, avec une montre Rolex. L'échange a eu lieu au-dessus d'un pont, le lendemain dans le courant de la journée", avait expliqué le substitut Henry. Au moment de la remise de la rançon, un véhicule BMW volé la veille à La Louvière fut identifié. La jeune femme enlevée se trouvait à l'intérieur avant d'être libérée. Darwin C. et Faudel D., présents dans la BMW, ont été par la suite pris en chasse par des motards des unités spéciales. "Le véhicule s'est retrouvé dans une rue à sens unique. Mais Darwin C., le conducteur, a alors effectué une marche arrière et percuté un policier. Ce dernier a eu sa jambe droite coincée entre la voiture et un mur", avait précisé la partie civile.
Faudel D. avait admis avoir mené des observations au domicile ciblé quelques jours avant l'enlèvement et la prise d'otage. Darwin C. ne contestait pas les faits, affirmant que l'objectif était de s'en prendre au compagnon, présenté comme "un gros trafiquant en armes et en produits stupéfiants". Le 15 janvier 2022, Miguel P. C. a été finalement interpellé au volant d'un véhicule. "Les informations policières laissaient penser qu'il était le troisième auteur des faits. Mis sous écoute, il a été interpellé. Lors de la perquisition de son point de chute, on a découvert les vêtements de policiers utilisés lors des faits, ainsi que des brassards et des menottes", a précisé le parquet, qui considérait ce dernier comme étant le meneur de l'opération.
Miguel P. C. ne contestait pas les faits, affirmant avoir agi de la sorte à cause de soucis financiers. Une peine de 15 ans de prison avait été requise à son encontre. Douze ans de prison étaient sollicités contre les deux autres prévenus. Les avocats, à la défense, avaient plaidé une mesure de sursis pour le trio.